D'aucuns ont vu dans cette alliance, les jalons de la constitution d'une seule formation politique. «Il y a des espaces de concertation sur lesquels il faut des mécanismes de coordination. Je ne vois pas en quoi des partis constituant une alliance n'auraient pas des mécanismes de concertation et en quoi voyez vous les prémices de la constitution d'un seul parti», déclare Abdelaziz Belkhadem, coordonnateur issu du congrès étape du FLN. «Soyez assurés que nous n'avons nullement l'intention de contribuer, à travers cette alliance, à la disparition des autres partis ni l'intention de forcer la main au président de la République; nous sommes là pour aider et nous avons l'ambition d'aller plus loin que les comportements acquis pendant les quinze années de pratique démocratique», rassure Ahmed Ouyahia secrétaire général du RND «L'histoire nous a appris que c'est avec la réunification des forces que l'Algérie a pu accéder à son indépendance; nous voulons à travers cette alliance passer au professionnalisme de la pratique politique après des années d'amateurisme», a affirmé Bouguerra Soltani, président du MSP. Telle ont été quelques-unes des réponses données par les trois responsables politiques aux journalistes qui s'interrogeaient sur «le devenir de la scène politique nationale et de l'opposition» suite à la naissance de ce que Ahmed Ouyahia a ironiquement appelé le nouveau phénomène. D'aucuns y ont vu les jalons de la constitution d'une formation politique, et de ce fait une «sérieuse menace pour le pluralisme politique en Algérie». Une idée complètement rejetée par les trois hommes politiques qui ont rappelé que cette alliance n'est pas «sortie du néant» puisque disent-ils son socle remonte à l'année 1995, soit l'année de la constitution de la première alliance gouvernementale. Ouyahia, Soltani et Belkhadem regroupés dans la structure dénommée «Alliance présidentielle» ont procédé, en effet, hier à l'hôtel El Aurassi (Alger), à la signature du règlement intérieur «définissant les mécanismes de travail et de coordination» entre les trois partis constituant cette alliance. Refusant toute idée de fusion, les deux chefs de parti et le coordonnateur du FLN, ont appelé l'ensemble de la classe politique à s'inspirer de cet exemple. A ce sujet Belkhadem dira que «toutes les formations politiques ont des dénominateurs communs comme la démocratie ou la politique extérieure sur lesquels ils peuvent constituer leur alliance». De son côté, Ouyahia a affirmé qu'il «n'est pas vrai que nous ayons autant de programmes que le nombre de partis qui existent actuellement sur la scène politique» avant d'aller plus loin : «nous sommes une partie de cette classe politique mais nous sommes un mécanisme fort». Le règlement intérieur de l'alliance présidentielle porte notamment sur les conditions à réunir pour «garantir le succès total» du programme du président de la République.