Le boycott est l'une des positions politiques qui ont toujours plus ou moins marqué les consultations électorales en Algérie. Les candidats en lice pour la présidentielle du 17 avril prochain tentent, tant bien, que mal d'inciter les citoyens à ne pas bouder les urnes. Le spectre de l'abstention est l'un des thèmes revenant sans cesse dans la bouche des candidats, lors de la campagne électorale en cours. Dans leur course contre la montre, la fraude et l'abstention sont les deux faces de la même pièce. Si bien que les candidats potentiels qui soupçonnent des velléités de fraude, n'y voient pas de sortie sans la mobilisation et la prise de conscience des citoyens. Si les abstentionnistes représentent la majorité, en revanche, il n'est pas évident que les trois semaines imparties à la campagne puissent changer grand-chose, selon certains observateurs. L'abstention apolitique etl'abstention politique ou par conviction se dessinent, d'ores et déjà pour le scrutin prochain. Convaincre les citoyens indécis à rejoindre les urnes s'avère être une tâche des plus improbables et pénibles. Le boycott qui a tendance à gagner du terrain, est l'un des points noirs qui ont, toujours plus ou moins, marqué les consultations électorales en Algérie, si bien que la majorité silencieuse est devenue la plus grande formation politique du pays. Ceci d'une part, d'autre part, étant donné que les raisons de l'abstention demeurent les mêmes, le scrutin présidentiel 2014 a toutes les chances de mobiliser peu de monde à l'instar des élections précédentes, indique-t-on encore. Actuellement, l'Algérie se retrouve partagée entre ceux qui appellent au boycott et ceux qui appellent à la participation massive. Et il y a ceux qui tentent de baliser le terrain pour le seul électorat traditionnel issu des partis au pouvoir et des organisations satellites. Outre le fait que près de 60% de la population n'adhèrent à aucun parti politique, l'abstention exprime une position et une forme de contestation. Nombreux sont les électeurs qui estiment que de toute façon les dés sont pipés et leurs voix n'y changeront plus rien, donc il ne sert à rien de voter. Si les cercles au pouvoir expliquent que la continuité est la seule garantie de la stabilité et la sécurité dans le pays, d'autres affirment que le rendez-vous du 17 avril constitue une opportunité au changement pacifique salvateur pour faire sortir l'Algérie d'une véritable impasse. Toutefois, certains politologues craignent que les Algériens qui ne croient plus aux urnes, aient recours à la violence. Plusieurs formations politiques, y compris les islamistes, activent pour le boycott et cherchent à rallier d'autres formations politiques à leur cause. Dans ce contexte, des appels au retrait de la course ont été lancés à l'encontre des candidats en lice.