Les chefs de groupes parlementaires des différents partis sont intervenus. Le ton général était au soutien sans équivoque au programme d'Ahmed Ouyahia. Aucune critique, fut-elle objective, n'est venue troubler la quiétude du chef du gouvernement, sauf peut-être quelques interventions qui se comptent sur les doigts d'une seule main, mais qui ont brillé par leur pertinence et leurs à-propos. Le représentant d'El Islah, Abdelghafour Saâdi, a tout de même réussi à sortir de cette morosité intellectuelle en apportant moult réserves au texte ou en suggérant des modifications. Ce parti qui était contre l'amendement du Code de la famille a mis ainsi un bémol à son opposition en acceptant le principe de son amendement, mais dans le cadre de la chariaâ et en «tolérant» des modifications dans le chapitre relatif au divorce. Par rapport au bilan du gouvernement, il apporte des réserves et trouve «exagéré» le chiffre annoncé se rapportant à la construction durant les cinq dernières années d'un million de logements et la livraison de 700.000 aux citoyens. Des réserves ont été émises à propos du million d'emplois créés. Le concept de réconciliation nationale a été également abordé par l'orateur qui indiquera que cette idée «n'est pas conforme» à la fermeture du champ politique et en interdisant la naissance de nouveaux partis politiques. Tout comme la fermeture des médias publics et les «pressions exercées» contre la presse indépendante sont dénoncées par ce parti. La réforme du système éducatif est catégoriquement rejetée par ce même orateur qui estime que l'enseignement de la langue arabe a enregistré un recul à tous les niveaux. Le représentant du groupe parlementaire du FLN, Abdelmalek Grine, redresseur et député de Ouargla, est intervenu pour rappeler au gouvernement que si son parti adhère à cette notion, il n'en demeure pas moins que la poursuite de la lutte antiterroriste doit être menée avec une mobilisation permanente. De même qu'il appelle le gouvernement à prendre «des mesures en faveur de ceux qui rejettent la violence et l'extrémisme et la prise en charge des victimes du terrorisme et à régler la question des disparus». La réforme de l'Etat et la crise de Kabylie sont les deux autres points soulevés par ce député et auquel son parti adhère pleinement tout comme l'économie sociale de marché. Le chef du groupe parlementaire du MSP, Abdelhak Boumechra, lui, parle de réconciliation globale et estime que l'Algérie a réalisé un «saut quantitatif» dans le traitement des problèmes épineux. Des éclaircissements sur le contenu et la finalité de la loi sur les hydrocarbures sont demandés par le MSP. Le parti de Louisa Hanoune a indiqué, pour sa part que la réconciliation nationale implique «une résolution définitive de la crise aux plans politique et socio-économique». La présidente du PT a indiqué que les Algériens ont opté le 8 avril dernier pour «la paix et la réconciliation nationale». La crise de Kabylie a été abordée comme de coutume par Louisa Hanoune, laquelle, a réitéré son refus de la prise en charge de la sixième incidence conclue dans le cadre de l'accord Ouyahia-archs, qui stipule l'annulation des élections communales dans la seule région de Kabylie. A son tour, Miloud Chorfi, le chef du groupe parlementaire du RND, a estimé que la réconciliation nationale «est un choix qui impose à notre peuple l'éradication du terrorisme et de la violence». Aujourd'hui, le chef du gouvernement répondra à toutes les interrogations des députés et tentera d'expliciter au mieux la notion de cette réconciliation nationale.