Le courant démocrate perd peu à peu du terrain, après que Saïd Sadi eut raté son retour sur la scène politique. Alors que le FLN et le RND se sont restructurés et organisent sereinement les prochaines échéances électorales, que les islamistes profitent de la conjoncture internationale, pour faire entendre leurs voix et réinvestir l'espace politique, le courant démocrate perd peu à peu du terrain, après que Saïd Sadi eut raté son retour sur la scène politique. Depuis sa sortie de la coalition gouvernementale, le RCD a tenté, un temps soit peu, de récupérer ce qui reste du courant démocrate, mais non sans difficulté, car, il avait un autre problème sur les bras, celui de la Kabylie. Saïd Sadi avait fait ses calculs: sortir du gouvernement pour s'occuper du problème kabyle et récupérer la contestation locale pour battre le FFS lors des prochaines élections. Mais le leader du RCD a oublié un détail de taille: les ârchs qui ont réussi, à la surprise générale, à occuper politiquement le terrain sur l'ensemble des régions du centre du pays. Il a tenté, alors, par le biais de sa succursale politique, le MCB, d'infiltrer les ârchs en tentant de commander leur action. Le numéro deux du Rassemblement pour la culture et la démocratie, M.Rabah Fardjallah, n'avait-il pas déclaré lors d'un entretien au journal virtuel Algérie Interface qu'il était membre de la coordination des ârchs? Conscient du poids important que peuvent représenter les ârchs dans la région lors des prochaines législatives, il était donc indispensable pour la survie du RCD de s'associer à leur démarche ou alors désigner le suicide politique du parti. Ce qui justifie les déclarations du docteur qui demandait à ceux qui veulent l'entendre, qu'il faut soutenir la plate-forme d'El-Kseur. Occupé à séduire les ârchs, Saïd Sadi délaisse ses alliés du courant démocrate dont il s'est autoproclamé parrain. Le Front démocratique de Ghozali, le MDS de Hachemi Chérif, le MLD de Djillali Sofiane et dans une moindre mesure, le CCDR de Brerehi se trouvent confrontés à la dure réalité de la chose politique. N'ayant aucune assise politique sûre, ni de base électorale connue, ces partis sont appelés, avec le prochain découpage électoral, à disparaître du champ politique, si les choses ne sont pas sérieusement prises en main par leurs leaders. D'ailleurs, les chefs de ces minipartis, qui occupent souvent les grandes tribunes de la presse, sont connus pour être les meilleurs orateurs sur la scène politique mais demeurent de mauvais rassembleurs de masse. La machine présumée de la famille démocrate étant sérieusement grippée, les choses ne peuvent qu'empirer. En effet, avec l'exclusion de Khalida Messaoudi, la démission d'Amara Benyounès et le probable départ de Nouredine Aït Hamouda, le parti de Saïd Sadi est en pleine déconfiture. Mais cela n'est rien devant ce que l'enfant terrible d'Aghrib a révélé à la presse au forum d'El Youm et où il a accusé ouvertement les services de vouloir le liquider. Une révélation qui permet au leader du RCD de profiter d'un léger flottement des ârchs pour tenter de se refaire une virginité politique en Kabylie et se débarrasser définitivement de l'étiquette «d'agent des services». En vain, puisque la démission de Benyounès a porté un coup fatal à sa sortie médiatique, renvoyant aux calendes grecques tous ses projets politiques futurs. Quoi qu'il en soit, la faillite du courant démocrate est presque totale et on se demande si lors de la prochaine reconfiguration politique, il existera encore des partis démocratiques dignes encore de ce nom.