A quand la fin de la crise? Les redresseurs se préparent à corser leur mouvement pour renverser le secrétaire général. C'est le clash par presse interposée au FLN. Les redresseurs ont refait surface après l'élection présidentielle. C'est le retour aux rivalités. La conjoncture est très propice, surtout que Amar Saâdani est en mauvaise posture, après les révélations apportées par la presse française sur ses biens et ses avoirs en France. Chose qu'il a lui-même démenti, lors d'une conférence de presse. Un autre élément de taille, le rôle mené par le parti durant la présidentielle. De l'avis des observateurs, les capacités de mobilisation du FLN n'ont pas été au top durant la campagne électorale. Preuve en est, le taux de participation à l'élection est le plus faible dans l'histoire du pays avec 50%. Les divisions entre les différents clans du FLN sont à l'origine de cet échec. Alors qu'il a soutenu un seul candidat, le FLN est parti à la présidentielle en rangs dispersés. Ni la direction, ni les redresseurs n'ont cherché à aplanir le problème. Le dossier FLN n'est pas encore clos. Les observateurs de la scène politique prédisent qu'on assistera à une nouvelle emprise, bien avant la rentrée. Après une accalmie, qui a duré le temps d'une élection présidentielle, la confrontation reprend de plus belle. Les redresseurs se préparent à corser leur mouvement, pour renverser le secrétaire général. «Nous allons tenir une réunion pour actualiser notre demande, et arrêter la date et le lieu de la tenue du comité central», a déclaré à L'Expression, l'ex-coordinateur national du bureau politique, Abderahmane Belayat. Déterminé à plier la page Saâdani, Belayat dit qu'il attend juste la cérémonie de prestation de serment pour entamer les démarches. «Nous devons en finir avec cette situation et remettre le parti sur le bon chemin», a affirmé notre interlocuteur tout en précisant que des membres du comité central, des députés, des mouhafedhs et des militants de la base soutiennent cette démarche. Contrairement aux déclarations de Saâdani, l'ex-coordinateur national du bureau politique assure qu'à l'exception d'une cinquantaine de personnes, la majorité des membres du comité central se disent scandalisés par la situation du parti. «C'est le plus mauvais choix dans la vie du parti», estime M.Belayat, avant d'ajouter: «Le président du parti n'est pas satisfait de cette situation». De son côté, la direction du parti, à sa tête Amar Saâdani, promet de sévir. Lors de la dernière réunion du bureau politique, le secrétaire général a donné instruction d'activer la commission de discipline pour sanctionner les fauteurs de troubles. Certes, aucun nom n'a été mentionné, mais le clan de Belayat ne sera pas épargné. Interpellé sur ces mesures, M.Belayat dit qu'elles sont mal placées. «C'est une plaisanterie grasse et crasse», a-t-il jugé. Pour M.Belayat, Saâdani est mal placé pour parler de sanction. «Celui qui a écrasé tous les textes du parti demande à punir les autres pour ses propres méfaits», a fait savoir Belayat en portant toute la responsabilité sur le dos de son adversaire. Notre interlocuteur explique que même les militants qui ont soutenu le candidat Benflis ne sont pas fautifs. «Il fallait réunir le comité central avant la présidentielle pour définir la démarche du parti et le candidat à soutenir, mais Saâdani ne l'a pas fait», a rappelé M.Belayat. Sûr de lui, M.Belayat dit que «ces menaces sont loin de nous déstabiliser». A travers cette décision, explique-t-il, Saâdani veut intimider les militants pour renoncer à leur revendication, à savoir son départ de la tête du parti. Le secrétaire général tente d'ignorer cette fronde en se basant sur le projet de révision de la Constitution. Après le quatrième mandat, Saâdani a trouvé une autre occupation, à savoir, faire une campagne tambour battant pour le projet de révision de la Constitution.