Du politique au scientifique L'ancien ministre s'est contenté de la manifestation scientifique sans faire de déclaration politique. L'ancien tout-puissant ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, a réapparu, hier, l'espace d'une journée d'étude sur la contribution de l'université au développement local. Des espaces de simulation à échelle réelle de catastrophes sont prévus à la réalisation à Oran permettant le renforcement de la gestion des risques majeurs en Algérie, a-t-on appris hier, lors de cette journée d'étude. «Cette opération s'inscrit dans le cadre du projet de création du futur Centre national de recherche en cyndiniques (sciences du danger)», a précisé Mme Khadidja Guenachi, présidente du comité d'organisation de la rencontre tenue à Oran en présence de l'ancien vice-Premier ministre et ancien ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni. Que M.Zerhouni assiste à une rencontre scientifique, cela n'est pas un scoop. Il est d'ailleurs très porté sur les manifestations en rapport avec l'énergie et n'en rate aucune. De ces apparitions, l'Agence officielle n'en a jamais fait état, ce qui n'a pas été le cas hier puisque l'APS, non seulement a signalé la présence de M.Zerhouni, mais elle l'a fait parler. M.Zerhouni, a, pour sa part, mis l'accent sur «l'importance du potentiel en compétences issues de l'Université algérienne et sur les possibilités offertes aujourd'hui aux entreprises d'investir dans la production», rapporte l'agence officielle. Après dix années passées à la tête du département de l'intérieur faisant de lui le n°2 du gouvernement et parfois même le n°2 du pouvoir, Yazid Zerhouni a disparu des feux de l'actualité en quittant le gouvernement lors du grand remaniement opéré par Bouteflika en 2010. Il a hérité du tout nouveau poste de vice-Premier ministre, une fonction introduite lors de la révision constitutionnelle de 2008. Le domaine de compétence et les missions assignées à ce poste n'ont jamais été définis. M.Zerhouni a préféré quitter ce poste et s'éclipser totalement de la scène politique. Il vient de réapparaître à l'occasion de cette journée d'étude qui s'est tenue au Centre des conventions Mohamed-Benahmed (CCO). Portant le thème générique «Formation supérieure, recherche scientifique et résilience socio-économique et environnementale des territoires en développement», elle a regroupé beacoup de monde. En effet, une centaine de chercheurs et étudiants ont assisté à cette rencontre coanimée par des spécialistes algériens et étrangers à l'instar de Aziz Belkhatir et Jean-Michel Nunzy (Canada), ainsi que le directeur du développement industriel et de la promotion de l'investissement de la wilaya d'Oran, Abdelghani Khaldoun. «Ce projet évolue actuellement au stade du choix de l'entreprise de réalisation qui sera connue en juin prochain», a indiqué Mme Guenachi, rappelant que l'étude et la conception ont été déjà élaborées par un organisme technique algérien basé à Batna. La plate-forme, dédiée à la recherche sur les risques majeurs, sera implantée au pôle universitaire de Belgaïd, à la sortie Est de la ville d'Oran et ce, conformément aux orientations de la direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique (DG-Rsdt), a-t-elle signalé. Les données techniques révèlent que le Centre de recherche s'étendra sur une superficie de deux hectares, comprenant une structure pédagogique et expérimentale dite «Ecole de feux» qui permettra de simuler les catastrophes dans des conditions proches du réel. Mme Guenachi a qualifié la future réalisation de «première à l'échelle africaine et méditerranéenne puisque c'est la première fois qu'un Etat de ces régions investit dans ce type d'équipement». Cette opération permettra, selon la spécialiste, de «produire les indicateurs d'alerte à même de réduire les facteurs de vulnérabilité et de consolider les capacités de réaction des pouvoirs publics pour une gestion optimale des situations de crise».