Des produits qui «volent haut» Martorell, située à une quarantaine de kilomètres de Barcelone, est le coeur battant du constructeur espagnol de voitures, dont les ambitions de figurer parmi les grands de l'industrie automobile mondiale s'affichent au grand jour. Le président de Seat, Jurgen Strackman, qui a accueilli personnellement la délégation des journalistes algériens en visite à l'usine où sont produites les célèbres Ibiza et Léon, était fier d'exhiber des chiffres éloquents liés à la situation de l'entreprise qu'il dirige et surtout à l'impulsion qu'il compte lui imprimer pour la positionner dans les marchés européens et les pays méditerranéens. L'intérêt porté au marché algérien est conforté quotidiennement par le niveau des ventes enregistrées chez Sovac, le distributeur exclusif de ce constructeur ainsi que celles des autres marques du groupe Volkswagen. Ce n'est pas pour rien qu'il déclare: «L'Algérie, qui représente 5,6% des parts de marché, est pour nous un pays phare. La distinction de la Léon comme voiture de l'année par la presse spécialisée, est une première pour Seat en Afrique et nous conforte dans notre stratégie de vouloir nous imposer davantage dans ce marché en croissance continue. L'Ibiza et la Léon sont nos produits vedettes, mais nous allons élargir notre gamme avec la Toledo, les SUV et d'autres modèles.» Les responsables ibériques ont eu un geste plein d'attention envers notre délégation: un drapeau algérien flottait à la porte d'entrée aux côtés des emblèmes espagnol et catalan. Une usine ultra-moderne La visite guidée de l'usine, où toute prise de vue était prohibée, nous a permis de découvrir le gigantisme d'un site industriel ultramoderne. L'idée qu'on se faisait d'un tel endroit, avec un personnel pléthorique, aux bras enduits de cambouis, a vite fait de disparaître au profit d'une image plus reposante, où les tenues de travail étaient aussi propres que les blouses de laborantins et les ouvriers et techniciens aussi peu nombreux qu'un jour de grève dans une de nos rares usines. La raison est que ce site, comme nous l'explique notre accompagnatrice, est automatisé à hauteur de...95%. Rien que ça! Et pourtant, près de 11.500 personnes y travaillent sans compter les 40 000 familles dans la région de Barcelone qui vivent des multiples métiers liés à l'industrie automobile. Selon les explications qui nous ont été données, le processus de fabrication d'un véhicule se fait en trois étapes. L'atelier d'emboutissage d'abord. Là, trois presses de coupe, de tassages et de transferts fabriquent les pièces de l'intérieur, avec des entrepôts de matrices et d'entretien, de formes de carrosseries et de coupes finales. Portières, capots, fenêtres sont coupés. Ainsi, 38.000 pièces sortent quotidiennement de cet atelier où officient 213 travailleurs. La précision et le timing de l'opération sont portés à un tel niveau que cela frise la perfection. D'ailleurs, les contrôles qui surviennent juste après, ne permettent aucune tolérance et toute pièce jugée imprécise est de suite invalidée et jetée au rebut. De nombreuses pièces y sont aussi estampillées pour le NAR (Q3) destiné aux Etats-Unis. Cet espace s'étale sur une superficie de 18.000 m2. L'atelier de carrosserie ensuite. Sur ce site de plus de 120.000 m2, l'équivalent de 26 stades de football, travaillent 390 ouvriers et techniciens aidés par une armada de robots au nombre de 598. C'est ici que se fait l'usinage des longerons, le toit et le châssis. Avec une carrosserie/minute, la chaîne de montage a une capacité de 2100 unités/jour. Le système Just-in-time permet de monter et d'assembler en une seule opération la totalité des éléments tandis que des soudures au laser, afin d'avoir une géométrie parfaite, sont opérées par des robots aux multiples fonctions dont celle de mesurer à l'échelle du micron. La flexibilité des installations permet de produire la plupart des modèles de la gamme Seat et de l'Audi Q3. Une fois la carrosserie montée, elle est envoyée à la section peinture, avant d'aboutir à la dernière phase du processus. Enfin, l'atelier de montage final, où nous avons été conviés au «mariage» de tous les éléments cités plus haut. Il est constitué de trois lignes qui permettent le montage de 2 100 véhicules/jour. Cette étape semble être la plus complexe du processus dans la mesure où près de 4000 personnes sont engagées dans une série d'opérations d'ajustage du châssis et de la tôlerie puis l'acheminement du moteur qui arrive par «voie aérienne» avant le montage des amortisseurs, des réservoirs et des tuyaux d'échappement. La sécurité avant tout Les robots ne chôment pas entre-temps car, en une action simultanée, ils entreprennent le vissage de 106 vis. La vigilance est encore une fois de mise et au moindre signal, les ingénieurs interviennent, arrêtent la chaîne, vérifient, rectifient et ne permettent le redémarrage qu'une fois que tout est rentré dans l'ordre. Les responsables de l'usine ont tenu à nous faire savoir que tous les travailleurs accomplissent les différentes tâches liées au montage et que la polyvalence n'est pas un slogan. Le personnel féminin est assez bien représenté avec un taux de 25% de l'effectif. Le véhicule, avant de sortir de l'usine, sera vérifié sur une plate-forme intelligente qui ne permettra aucune tolérance à l'erreur, car la sécurité du conducteur est un des facteurs clés pour la conquête de nouveaux territoires. La Léon Cupra Une fo gueuse espagnole Au cours de notre visite à l'usine Seat, nous avons essayé la Léon Cupra version SC 2.0 TSI 265 CV, la dernière née de ce constructeur. De Barcelone à Valence, le plaisir de conduire a été au rendez-vous et la sensation de puissance présente à chaque coup d'accélérateur. Sur près de 400 kilomètres, sur l'autoroute qui longe la mer Méditerranée, elle a fait montre d'une tenue de route impeccable tandis que ses performances à l'accélération ont été tout simplement prodigieuses. Malgré la limitation de vitesse fixée à 120 km/h, nous nous sommes autorisés quelques «pointes» qui nous ont permis de déceler une légère instabilité à partir de 195 km/h. Et à une telle vitesse, le flash des gendarmes ne pouvait qu'être au rendez-vous. Chaque génération de Léon a droit à sa déclinaison Sport. Mais cette fois, ce sont deux versions de cette fougueuse compacte qui seront mises à la disposition des clients: la Cupra 265 CV et la Cupra 280 CV. «Développée à partir de technologies testées sur circuit, elle est destinée à ceux qui recherchent la performance à l'état pur. Equipée de moteurs dynamiques, d'un design reconnaissable parmi bien d'autres et d'une technologie de compétition, la Léon Cupra est considérée comme étant la voiture la plus rapide et la plus puissante de l'histoire de Seat». Sovac, le distributeur exclusif de Volkswagen, dont Seat est une filiale, mettra ce modèle sur le marché algérien en 2015.