la réunion du comité central «s'est effectuée en l'espace de 3 jours». La crise du FLN est-elle en train de connaître son épilogue, si l'on en croit le responsable de la commission des «12», Abdelkrim Abada qui a affirmé, jeudi dernier à la kasma de Bourouba dans une rencontre avec les militants d'Alger qu'«une commission mixte sera mise en place la semaine prochaine». Cette commission qui sera chargée de préparer le 8e congrès, comprendra également «d'anciens responsables» du FLN qui ont eu à occuper des postes de responsabilités. Les commissions de wilaya seront également installées à brève échéance pour désigner les militants qui prendront part à ce congrès. Selon Abada, le tenue de «ce congrès aura lieu probablement entre juin et août prochains. Mais auparavant, le porte-parole des «12» s'est adressé aux nombreux militants pour les informer sur le déroulement des «discussions» qu'ils ont eues avec l'aile des redresseurs, conduite par Abdelaziz Belkhadem. Entouré de Abderahmane Belayat qui s'investit de plus en plus dans l'opération sauvetage du FLN et de Mohamed Boumehdi, coordination des mouhafedh d'Alger, Abdelkrim Abada a tenu d'abord à revenir sur les conclusions du dernier comité central qui s'est tenu le 19 avril dernier et qui a regroupé 165 membres. Selon Abada, la réunion du comité central «s'est effectuée en l'espace de 3 jours». Il a ensuite tenu à préciser que la crise actuelle que vit le FLN est «la résultante de l'élection présidentielle». Il tentera de replacer dans son contexte la décision prise par les instances élues du 8e congrès, de participer à l'élection par le fait que le FLN, qui a déjà gagné les précédentes élections communales et législatives, a vu tout naturellement dans cette élection une manière d'arriver au plus haut sommet de la pyramide pour concrétiser son programme, sur lequel la majorité a choisi : «Le 8e congrès est la résultante de ce choix», a-t-il tenu à préciser. Il reconnaîtra que le 8e congrès a connu des «insuffisances» sur le plan organique du fait qu'un certain nombre de militants ont été mis sur le carreau. Aussi, la condition énoncée par l'aile des redresseurs consistant à exclure les militants qui ont participé à la campagne électorale «manque d'objectivité», alors que les initiateurs de ce mouvement ne s'empêchent de crier que Benflis a procédé de cette même façon de faire. Selon toujours, Abada, les redresseurs qui ont remis en cause la régularité du 8e congrès, rien, aujourd'hui ne les prédispose à «imposer la dissolution de toutes les structures du FLN issues du 7e congrès (1998) ou à exclure des personnes». D'où l'interrogation de Abada qui se demande si les élections sont devenues un critère de choix pour imposer ou accaparer l'appareil du FLN. «La seule base de travail, dira Abada, est celui qui possède la majorité et non celui qui tente d'imposer ses vues à celle-ci». Aussi, le différend qui existe entre les deux tendances, estime Abada, «se résume au 8e congrès et non pas sur les présidentielles». A ce sujet, il rapportera une anecdote à l'issue de ses entretiens avec l'aile des redresseurs, quand ces derniers ont tenté d'imposer leur cinq conditions : Abada leur a stoïquement répondu qu'«ils n'étaient pas sérieux lorsqu'ils ont affirmé qu'ils étaient à la base de la victoire de Bouteflika». Est-ce, réellement vous qui avez fait gagner Bouteflika ! leur répondra-t-il. Il ira plus loin dans son exposé en soutenant que la direction actuelle a les prérogatives de «porter plainte» contre tous ceux qui parlent au nom du FLN. Pour lui, seuls ceux qui sont portés sur la plainte «en tant qu'individus» ont le droit de négocier avec la direction du FLN. Il apportera par la suite une information de taille en indiquant que l'aile des redresseurs comporte dans ses rangs des personnes qui ont appartenu à l'ex-FIS, Hamas et Wafa : «Ils nous ont ramené des gens qui n'ont rien à voir avec le FLN». Tout comme il annoncera que le président n'a aucunement l'intention de dissoudre le parlement. Revenant aux préparatifs du 8e congrès, Abada a tenu à rappeler aux militants que la direction actuelle a toutes les «prérogatives» pour aller au 8e congrès et que s'il a voulu «intégrer» l'autre aile c'est pour éviter de tomber dans l'exclusion : «On n'a pas voulu fermer la porte et c'est pour cette raison qu'on a accepté d'intégrer 5 à 6 éléments de l'autre aile». Il dénoncera, à ce propos, la pratique utilisée par l'ancienne direction et promettra qu'aucun militant ne sera exclu avant la tenue du 8e congrès qui choisira souverainement le programme qu'il entend défendre et la composante qui sortira vainqueur de cette rencontre : «Seules les urnes trancheront» finira-t-il par lâcher.