Les recours déposés sont normaux pour toute élection qui, plus est, intervient après une grande phase de turbulences. Joint hier par téléphone, Abdelakrim Abada, leader du FLN, membre du conseil national et de la commission exécutive, issus du 8e congrès dit rassembleur, a tenu à démentir catégoriquement les allégations colportées par certains concernant l'émergence d'un deuxième mouvement de redressement visant à aller vers un autre 8e congrès. Abdelkrim Abada admet ainsi «l'existence de quelque trente recours introduits soit par des candidats qui n'ont pas été reçus lors des élections, soit contre des cadres élus ne remplissant peut-être pas les conditions de leur éligibilité». Notre source, qui se montre ainsi très rassurante, souligne que «chacun des recours sera étudié conformément à la loi et aux statuts sans que les droits des personnes ne soient piétinés». Dans le cas où des membres du conseil national venaient à être écartés, celui-ci demeurerait définitivement grevé partant du principe que seul le congrès est habilité à élire les représentants de cette instance, classée suprême entre deux assises. Abada, qui adopte un ton rassurant, un tantinet badin, éclatant de rire face à la pertinence de certaines de nos questions, dément catégoriquement que les contestataires aient à aucun moment pris langue avec le ministère de l'Intérieur. «Ils n'ont aucune qualité pour faire cela. De plus, la discipline partisane leur dicte de s'adresser directement à la direction de leur parti. Tant que celle-ci n'a pas tranché, rien ne justifie le recours à quelque autre juridiction ou instance». Pour ce qui est de l'étude des recours, le président de la commission des recours, Amar Saïdani en l'occurrence, devait se réunir avec Abdelaziz Belkhadem pour se pencher sur chacun de ces cas. Les calendriers chargés de ces deux responsables, dans le cadre des hauts postes qu'ils occupent, l'un à la tête de la diplomatie algérienne et l'autre de l'APN, a fait que cela n'a pu se faire jusqu'à présent. Toujours est-il que la commission exécutive nationale, composée de 115 personnes, se réunira très probablement avant le 20 du mois courant. Outre le règlement définitif de l'ensemble de ces recours, il sera question d'élire les 7 ou 9 membres du secrétariat exécutif, lequel viendra remplacer l'ancien bureau politique. Ce n'est qu'après, c'est-à-dire d'ici à la fin du mois courant, qu'il sera possible de déposer l'ensemble des documents relatifs à ce nouveau congrès auprès des instances concernées au niveau du ministère de l'Intérieur. Parallèlement, une requête sera introduite auprès de la chambre administrative près le tribunal d'Alger afin que soit levé le gel des activités et des avoirs du FLN. Pour ce qui est des objectifs que se fixe le FLN, Abdelkrim Abada nous indique que «le FLN, en sa qualité de premier parti du pays, a bien l'intention de jouer un rôle de premier ordre dans l'ensemble des rendez-vous qui attendent le pays, à commencer par le référendum sur l'amnistie générale et la réconciliation nationale». Pour ce qui est de la composante gouvernementale ou bien du programme de celui-ci, notre interlocuteur a catégoriquement refusé de se prononcer, se contentant simplement d'indiquer que ces questions étaient, selon les termes très clairs de la Constitution, du ressort exclusif du président de la République.