Le parti prépare son «retour en force» sur la scène politique L'élection présidentielle achevée, le programme du gouvernement adopté par les deux chambres, le Rassemblement national démocratique (RND) entend saisir ces deux opportunités pour se replacer sur l'échiquier politique sujet selon de nombreux observateurs à un bouleversement très proche. Aujourd'hui, à l'hôtel Riadh de Sidi Fredj à Alger, Ahmed Ouyahia réunira, durant deux jours, les 48 coordinateurs de son parti. Si aucune information n'a été communiquée au sujet de l'ordre du jour de cette réunion à laquelle assisteront les membres du bureau national, il demeure cependant certain qu'Ouyahia, tentera de maintenir le cap. En d'autres termes, continuer à parrainer l'action gouvernementale et faire siens les projets réalisés dont il est, après le président de la République, le principal artisan. Conjoncture politique des plus favorables pour ce parti qui prépare ainsi son «retour en force» sur la scène politique dont la crédibilité a été sensiblement entamée avec l'exacerbation de la crise du FLN et aggravée par l'éclipse des partis d'opposition, entrés dans une phase d'hibernation qui en dit long sur la santé du pluralisme politique dans notre pays. Après avoir cédé sa place de leader lors des élections législatives et locales de 2002 au profit de son frère ennemi, le FLN, l'ancien parti majoritaire, fort de son soutien «indéfectible» à la candidature de Bouteflika au cours du scrutin présidentiel, s'apprête dans le cadre de l'Alliance présidentielle qu'il tient aux côtés du MSP et du FLN de Abdelaziz Belkhadem, à faire de ce «cartel politique» l'épine dorsale de l'Exécutif pour les cinq années à venir. Histoire de préparer son chef Ouyahia à briguer, pour la première fois dans sa carrière, la magistrature suprême. Contracté à la veille de la campagne pour la présidentielle du 8 avril dernier, l'Alliance présidentielle, que Bouteflika avait, à moultes reprises, loué les mérites, constitue donc une priorité pour le RND qui entend être le véritable chef d'orchestre. Par ailleurs, et contrairement à la «nature politique» que l'on connaît de ce parti, Ahmed Ouyahia a usé de son «poids politique» pour engager un revirement de 180° dans le but d'amener son parti, jadis farouche opposant à toute clémence envers les terroristes, à soutenir «bec et ongles» la réconciliation nationale sur la base duquel Bouteflika a inscrit son deuxième mandat à la tête de la République. A son corps défendant, mais aussi par opportunisme politique, le RND prendra part avec le concours des autres formations ayant soutenu le chef de l'Etat, à la mise en oeuvre de ce projet politique (la réconciliation nationale). Ouyahia, en redoutable manoeuvrier, ne laissera pas passer cette occasion, déterminant pour son ambition politique que d'aucuns situent en la candidature à la présidence de la République en 2009. D'une main de maître, l'actuel chef du gouvernement, qui autrefois avait accepté de faire jouer les seconds rôles à son parti, récolte actuellement les dividendes d'une «longue» et lancinante patience politique dont il reste l'unique et...l'habile initiateur.