La Mission de l'ONU en République démocratique du Congo a encouragé un processus de redditions de combattants hutu rwandais des FDLR commencé vendredi dans l'est du pays mais a souligné que seul le temps pourrait déterminer le sérieux de l'initiative. Réfugiés dans l'est de la RDC depuis 1994, les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) sont accusés d'avoir participé au génocide des Tutsi, qui a fait au moins 800.000 morts selon l'ONU. Vendredi dernier, 105 hommes se sont rendus avec 100 armes à Kateku, localité agricole à environ 220 kilomètres au nord de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu. «Pour la première journée, c'est un bon début, mais peut mieux faire», a déclaréle général Abdallah Wafi, n°2 de la mission de l'ONU (Monusco). «Nous encourageons le processus, nous avons mobilisé toutes nos ressources (militaires et logistiques), mais (...) seuls les jours à venir vont déterminer la crédibilité et le sérieux du processus. Pour l'instant, il est trop tôt» pour crier victoire, a-t-il ajouté. Sur 105 rendus, seuls 97 ont finalement été transférés par la Monusco à Kanyabahonga, au sud de Kateku. «Certains sont retournés de là où ils venaient. Même certains ayant des visages connus, ils se sont éclipsés en douce au moment d'embarquer dans les camions», a expliqué le général. Parmi les personnes «connues» ayant fait marche arrière, il a cité le «colonel» Wilson Irategeka, secrétaire exécutif ad intérim des FDLR, et indiqué que, pour l'heure, ceux qui se sont rendus comptaient des «officiers subalternes» et pas de grands chefs recherchés par Kinshasa ou la Cour pénale internationale. Hier, la Monusco devait commencer le processus de triage et d'identification des ex-combattants. Les FDLR, très affaiblies, comptent environ 1.500 rebelles selon l'ONU, Kigali avançant le chiffe de 4.000. Elles sont surtout disséminées dans les Nord- et Sud-Kivu, où elles sont accusées de graves exactions contre les civils (viols, meurtres, pillages, enrôlements d'enfants...). L'armée et les Casques bleus promettent depuis plusieurs mois de les «neutraliser».