la décision de Karim Younès relève du «courage politique». La démission du président de l'Assemblée populaire nationale, M. Karim Younès, de la tête de l'APN, a été jugée comme «un acte personnel et souverain à respecter» par la majorité des partis politiques que nous avons contactés hier. Ainsi donc, dans le cercle des redresseurs, la décision de Karim Younès relève du «courage politique». Si Afif, l'un des partisans acharnés de l'aile du redressement du FLN a avoué que le contenu de la déclaration faite par Karim Younès devant les membres de l'APN, jeudi dernier, «est très significatif». «C'est de la maturité politique que tous les hommes politiques algériens sont désormais appelés à prendre en considération. Cette démission doit servir également d'enseignement à ceux qui s'obstinent à s'accrocher au pouvoir malgré ce qui s'est passé...» Selon notre interlocuteur, la date du dépôt de la démission intervenue le 10 avril dernier, c'est-à-dire au lendemain de l'élection présidentielle qui a vu l'accession d'Abdelaziz Bouteflika à la tête de la présidence de la République, est un geste emprunté d'une symbolique politique incontestable. «Cela a un rapport direct avec l'échec qu'a essuyé l'ex-secrétaire général du FLN, M. Ali Benflis». De son côté, M.Mouloud Chorfi, porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND), a estimé que la démission de Karim Younès «est une décision souveraine que le RND respecte». Ce dernier a fait savoir que les membres de l'alliance présidentielle, dont le RND est partie prenante, «travaillent en étroite collaboration en vue de soutenir le futur candidat à la tête de l'Assemblée populaire nationale». Le chef du groupe parlementaire du FLN, M.Abbès Mikhalif a, quant à lui, loué l'habileté politique dont a fait preuve Karim Younès tout au long de la période qu'a duré son exercice à la tête de l'APN «en encourageant, notamment, le principe de l'expression démocratique au sein de l'APN, mais aussi en appliquant le principe de la séparation des pouvoirs». Pour le Mouvement pour la société et la paix (MSP), par la voix de son vice-président, M. Abdelmadjid Menasra, «cette décision ne concerne que la personne du désormais ex-président de l'APN et cela ne causera aucun préjudice au bon fonctionnement de l'institution qu'il dirigeait du moment qu'un futur président à la tête de l'Assemblée sera prochainement élu». Toutefois, chez l'autre aile de la mouvance islamiste, El Islah d'Abdallah Djaballah, ce n'est pas le même son de la cloche qui se laisse entendre. «C'est regrettable» dira M.Djamel Benabdessalam, qui avoue que cet acte n'est autre que «le résultat de l'élection présidentielle d'avril dernier et dont les répercussions ne viennent que de commencer». «La démission de Karim Younès est une grande perte pour l'Assemblée populaire nationale et ce, vu le travail colossal qu'il a réalisé durant les deux années qu'a duré sa mission à la tête de l'APN, notamment en faisant de l'Assemblée une tribune d'expression démocratique». Quoi qu'il en soit, le MRN estime que «l'ex-président de l'APN jouit de toutes les prérogatives que lui garantit la Constitution, il est, de ce fait libre dans son choix» Par ailleurs, du côté du Parti des travailleurs, la démission de Karim Younès est vue comme une procédure ordinaire. «C'est une décision prise en toute liberté et qui n'a rien de particulier», déclare M.Djoudi Djelloul qui n'a pas manqué de souligner que «cette résolution lui est garantie par la loi».