Les vendeurs informels, faute de place sur les trottoirs, se rabattent sur la chaussée. Piétons cherchent espace pour marcher, automobilistes contraints de suivre l'anarchie et commerçants et vendeurs informels narguent les services de sécurité en l'absence d'une vraie politique de lutte contre ces dépassements. «Décidément, l'on ne sait plus à qui s'adresser!» Telle est la réaction outrageante du commun des habitants du chef-lieu de la commune de Annaba, qui, circule dans les rues commerçantes du centre-ville; tellement la circulation des piétons et des voitures est devenue infernale. Plus rien n'est respecté à Annaba, ni le droit des conducteurs, encore moins celui des piétons qui utilisent la voie routière. La ville de Annaba est livrée à elle-même en matière de réglementation. Trottoirs et accotements de servitude publique sont occupés par les magasins qui exposent toutes sortes de produits, de l'alimentation générale aux effets vestimentaires, en passant par les tissus. De leur côté, les vendeurs informels, faute de place sur les trottoirs, se rabattent sur la chaussée. La rue Gambetta et la rue Bouscarin en sont un exemple vivant. Dans ces principales avenues à forte concentration commerciale, le stationnement de voitures est alternatif. Les automobilistes stationnent impunément sur les deux côtés. Cette situation d'encombrement insupportable se répercute, non seulement sur les véhicules de passage, mais surtout sur les piétons qui se frayent difficilement un passage pour circuler. La même situation préjudiciable est vécue, aussi bien par les automobilistes, que par les piétons, au niveau de la rue Asselah Hocine, la rue Maillot, pour ne citer que ces quelques rues de la ville de Annaba où le ras-le bol des habitants a atteint ses limites et risque d'avoir des répercussions négatives, sur les vendeurs illicites, les automobilistes qui stationnent sur les trottoirs, notamment à l'approche du mois sacré. Une période durant laquelle le nombre de voitures et de piétons double, voire triple. En temps normal, la ville de Annaba qui compte 650.000 habitants, enregistre une entrée de plus d'un million de véhicules toutes catégories confondues et deux millions de personnes chaque jour. C'est dire que la wilaya de Annaba est la destination commerciale, médicale, de plaisance de tout l'est algérien. Quelque 17 wilayas affluent sur la capitale de toutes les vocations, mais en l'absence d'une attention particulière des services en charge de réguler le commerce, le trafic routier, mais surtout freiner cet informel qui tient tête aux autorités locales. A priori, les services de police de la voie publique semblent être dépassés par le nombre sans cesse croissant de véhicules et de vendeurs illicites. Les opérations «coup de poing», opérées par les services de sécurité n'ont pas abouti et ne semblent pas aboutir, au vu de la familiarité qu'affichent certains éléments avec ces vendeurs à la sauvette. C'est ce qui explique la pagaille bien caractérisée au centre-ville, provoquée par un raz-de-marée chaque jour de dizaines de vendeurs informels. Même situation retenue pour les centaines de voitures dont les conducteurs, sans respect aucun pour le Code de la route, encore moins pour les règles de stationnement, alimentent une anarchie multidimensionnelle. Ce problème qui se pose avec acuité dans la ville de Annaba risque de compromettre la saison estivale et freiner surtout les aspirations touristiques.