Le vrai défi consiste en la fructification de l'ouverture commerciale en une dynamique économique. Le Conseiller du président de la République, M.Mourad Medelci, estime que les réformes bancaires engagées par l'Etat sont encore au stade théorique. S'exprimant dans une conférence intitulée «l'intégration de l'Algérie à l'économie mondiale» en marge de la 37e Foire internationale d'Alger, l'ancien premier argentier de l'Etat a déclaré que «les réformes bancaires, mêmes si elles sont encore au stade de balbutiement, il n'en demeure qu'elles seront fin prêtes dans les plus brefs délais». Néanmoins, la réforme bancaire et financière, attendue en 2002 et dont l'annonce a été faite en grande pompe par M. Medelci, alors ministre des Finances, n'avait pas suscité un grand débat. D'ailleurs, le processus d'ouverture du capital social de trois banques publiques, dont le CPA, censé montrer la voie aux autres établissements financiers publics, n'a pas eu lieu. En outre, l'ex-ministre déléguée à la Réforme bancaire, Mme Mentouri, avait révélé à la presse que le projet d'interconnexion bancaire spécialisée en partenariat avec les P et T était abandonné. Or, l'interconnexion bancaire est indispensable à la dématérialisation de la masse monétaire, qui est elle-même signe de la maîtrise de la technologie. C'est pourquoi il est impératif que ces réformes soient menées à terme au plus tôt d'autant que c'est l'une des exigences pour l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Ces réformes, faut-il le rappeler, prévoient, selon le programme du Gouver-nement, des allégements tarifaires. Cependant, «le tarif douanier doit conserver la tendance au démantèlement tarifaire dans laquelle l'Algérie s'est inscrite» tout en corrigeant dans la foulée «les incohérences pour faire en sorte que les matières premières et les produits de transformation soient plus accessibles que les produits finis». Ces réformes doivent être l'instrument qui mettra un terme aux concurrences déloyales qui profitent à l'économie spéculative, par le biais de l'importation. Mais pour le conseiller du président de la République, le vrai défi à relever par l'Etat n'est pas l'ouverture commerciale mais plutôt son impact sur l'environnement et son attractivité des investisseurs nationaux et étrangers. C'est dans cette optique que l'intervenant a souligné la nécessité de parachever les réformes engagées, l'amélioration des infrastructures (hydrauliques, routes, chemins de fer et télécoms), l'élargissement des capacités productives et l'amélioration de la structure de production ainsi que la préparation des hommes et des femmes aux éventuels changements. C'est dans ce contexte que le gouvernement devrait adopter prochainement le projet de loi relatif au registre de commerce qui introduit un certain nombre de réaménagements à l'exercice des activités commerciales et au renforcement du système des infractions et des sanctions y afférent. Auparavant, le conférencier a souligné le bon déroulement du processus d'intégration de l'Algérie dans l'économie mondiale notamment à travers l'accord avec l'Union européenne (UE), l'initiative du Nepad et sa prochaine accession à l'OMC, tout en précisant que «beaucoup de travail reste à faire dans ce domaine». Par ailleurs, M.Medelci a tenu à réconforter les différentes couches sociales «l'Algérie qui s'efforce de bien mener son intégration à l'économie mondiale ne perdra pas de vue la sauvegarde des équilibres sociaux». D'ailleurs, «le taux des transferts sociaux en Algérie représente 10 % du PIB et c'est l'un des taux les plus élevés au monde», a indiqué M.Medelci.