C'est un véritable travail de base qui a été mis en chantier par les cinéastes et les professionnels du septième art, réunis entre le 30 mai et 4 juin, à la cinémathèque de Béjaïa. Ces derniers ont convenu de mettre en place, avant la fin de l'année, à travers le pays, un vaste réseau de ciné-clubs, pour, soutiennent les intervenants, décrisper, un tant soit peu, la machine cinématographique. Une action, que certains n'hésitent pas à qualifier d'«appui» au «vaste» et «ambitieux» programme de relance du cinéma algérien, annoncé en grande pompe, par les pouvoirs publics. Travail de fond, parce qu'il s'agit, avant tout, de ressusciter cette culture (les ciné-clubs) qui a, des années durant, déserté la scène. Les participants à cette rencontre parlent en outre de l'aide «précieuse» dans l'optique de soutenir la diffusion des films qui souffrent de problèmes financiers et commerciaux, qui d'ailleurs sont nombreux. Pour mener à bien, mais aussi dans les conditions adéquates, le projet, les cinéastes, se basant sur leur constat, ont dévoilé une série de propositions dont plusieurs concernent, de très près, la formation d'animateurs des ciné-clubs. La mission éducative et culturelle échue à ces lieux de cinéma, rend particulièrement déterminante la crédibilité du personnel encadreur. D'où les stages d'apprentissage et de perfectionnement qui seront organisés à partir de l'année prochaine, en France. Il est question, de l'avis des professionnels, de former des animateurs capables d'élaborer, d'organiser et de mettre en oeuvre des activités cinématographiques dans les lieux culturels. A ce sujet, ceux-ci affichent leur satisfaction car, lors de la première rencontre, tenue en juin 2003, deux engagements, dont l'un relatif à l'organisation des festivals, ont été concrétisés. De plus, pour accompagner l'évolution du projet, un site web a été créé pour la collecte, le traitement et la diffusion d'informations ayant trait à cette entreprise. Un espace à travers lequel aussi sont établies les relations entre les professionnels et les amateurs du grand écran. Pour encourageante qu'elle soit, la réhabilitation des ciné-clubs doit de prime abord, susciter l'intérêt, voire l'implication directe des pouvoirs publics et à leur tête le ministère de la Culture. Ayant fait de la relance du cinéma une priorité absolue avec notamment l'éventuelle mise en place du Cnca (Centre national du cinéma et de l'audiovisuel), le ministère de la Culture a pour devoir d'encourager les bonnes volontés qui se manifestent çà et là, pour le seul et unique objectif de redonner du «jus» à notre septième art.