Le lobby sioniste français continue d'instrumentaliser les médias français d'informations visant à dépeindre le Hamas comme une organisation terroriste qui utilise les familles comme boucliers pour se protéger. Dans un livre paru en 2009, La nouvelle guerre médiatique israélienne, un journaliste français, Denis Sieffert, directeur de la rédaction de Politis, révèle que les journalistes français sont briffés et informés par des réseaux d'information israéliens alimentés par le Mossad. Ainsi, il précise qu'à partir de février 2008, les journalistes français qui suivent le conflit israélo-palestinien avaient reçu des mails de la part du site The Israel Project (TIP). Il s'agit d'un site bien construit qui se présente comme «à but non lucratif, oeuvrant à informer la presse et les leaders d'opinion». TIP se dit composé d'experts du Moyen-Orient et d'anciens reporters. Le site affirme pouvoir «fournir aux journalistes des fiches techniques et des analyses». Il se propose également de mettre les journalistes «en contact avec des experts et des sources officielles». Mieux encore, TIP annonce l'organisation de conférences de presse «en présence d'analystes et de porte-parole israéliens». Il suffit de consulter la liste des experts proposés pour identifier l'univers intellectuel très «néocons» (néoconservateurs américains, très influents dans l'administration américaine) du site. Avi Jorish, expert en terrorisme», est membre de la Foundation for the Defense of Democracy, et consultant spécialiste des médias arabes et du terrorisme auprès du Pentagone. Il est souvent interviewé par Al Jazeera. On ne sera guère surpris dans ces conditions de l'orientation des «informations» généreusement distillées à la presse et aux «relais d'opinion» par le Mossad. On doute, évidemment, que le journaliste français aille beaucoup s'approvisionner à une telle source. Dans le glossaire sur le conflit israélo-palestinien envoyé aux journalistes français, on précise que Arafat est un dirigeant «responsable d'un grand nombre d'attaques terroristes», qu'il a rejeté à Camp David l'offre de «Jérusalem-Est comme capitale d'un Etat palestinien»; que les colons («settlers») sont des «Israéliens juifs qui vivent en communauté en Judée et en Samarie» (les noms bibliques de la Cisjordanie occupée), que les Arabes israéliens sont des Palestiniens qui «ont choisi de rester» en 1947. L'auteur écrit que, s'il est peu probable que le journaliste français, un tant soit peu professionnel, se laisse embarquer dans cette ornière idéologique, est-on vraiment certain qu'aucun n'aura jamais eu envie de recourir à un autre service offert généreusement par TIP: «Une liste de contacts d'habitants de Sdérot». La sulfureuse agence tient à la disposition de la presse les numéros de téléphone d'une vingtaine d'habitants de cette petite ville située à moins de trois kilomètres de Ghaza. Le reporter pourra ainsi obtenir sans peine les témoignages d'une population ciblée par les tirs de roquettes, en provenance de Ghaza. Mieux encore, les Israéliens ont fait glisser une vidéo prise en cachette à Ghaza, sur la cible de la maison d'un leader du Hamas. La vidéo qui a été largement partagée sur les réseaux montrent comment l'aviation israélienne prévenaient les habitants d'une maison avec un tir bénin avant de lancer des bombes destructrices à partir de F16. L'objectif de cette vidéo, c'est montrer que l'armée israélienne fait une guerre propre même contre le Hamas. Une image qui ne reflète que 5% de la réalité, puisque l'avion israélienne tire sans voir. [email protected]