Israël a bombardé, dans la nuit de mardi à mercredi derniers, les domiciles de plusieurs responsables du Hamas dans la bande de Ghaza, conformément à sa promesse d'intensifier ses raids après le rejet d'une trêve par le mouvement islamiste. Au neuvième jour de l'opération «Bordure protectrice», les avions de combat israélien ont visé à Ghaza City l'habitation de Mahmoud al-Zahar, touchée par au moins deux missiles mais vide au moment des frappes, et celle de Bassem Naim. Les frappes israéliennes ont aussi touché les habitations de l'ancien ministre de la Santé Fathi Hammad et du député du Hamas Ismail al-Ashqar, à Jabalia (nord). Israël avait affirmé mardi n'avoir «d'autre choix» que d'intensifier ses raids sur Gaza après le rejet d'une trêve par le Hamas, le conflit semblant alors sans issue malgré la mort de plus de 200 Palestiniens et pour la première fois d'un Israélien. Israël avait repris ses raids mardi après-midi sur l'enclave palestinienne, en réponse à des dizaines de tirs «aveugles» de roquettes du Hamas, dont deux ont été détruites en vol au-dessus de Tel-Aviv. «Une solution diplomatique aurait été meilleure, c'est ce que nous avons essayé de faire lorsque nous avons accepté la proposition de trêve de l'Egypte. Mais le Hamas ne nous a pas laissé d'autre choix que d'étendre et d'intensifier notre campagne contre lui», a affirmé le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Les Occidentaux tentent de trouver un moyen d'enrayer le conflit, sans succès pour le moment tout en se rangeant derrière la proposition du Caire, à l'instar du chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier en visite en Israël. Son homologue italienne Federica Mogherini, dont le pays préside l'UE, est aussi en Israël. La France a souligné soutenir «un cessez-le-feu immédiat», alors que le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui s'est entretenu par téléphone avec M. Netanyahu et d'autres dirigeants de la région, s'est dit prêt à retourner immédiatement dans la région si cela pouvait aider toutes les parties à signer un cessez-le-feu. Très en retrait dans cette crise, le président palestinien Mahmoud Abbas doit se rendre en Egypte puis en Turquie, pays allié du Hamas. La nouvelle spirale de violences a été enclenchée après le rapt et le meurtre de trois étudiants israéliens en juin, attribués par Israël au Hamas qui a nié, suivis de l'assassinat d'un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem, pour lequel trois extrémistes juifs doivent être inculpés. Témoignant du désespoir, Souheir al-Hossari, 44 ans, dont l'habitation a été détruite par un tir israélien, raconte avoir tout perdu. «Le repas qu'on avait préparé pour la rupture du jeûne du Ramadhan est sous les décombres de ma maison. Je vais rester là maintenant à ciel ouvert en me reposant sur la Miséricorde de Dieu».