Le Plan d'action du gouvernement nécessite un taux de croissance considérable Cette sortie du Premier ministre devant le Parlement laisse entrevoir un plan économique pour le prochain quinquennat avec une modération dans les dépenses. Le gouvernement change de politique. Après deux ans de dépenses à outrance, place à la modération. C'est du moins l'impression donnée par la dernière sortie du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, devant le Parlement. Ce dernier a réfuté l'application de la prime de zone dans la Fonction publique et a parlé d'obligation d'une croissance considérable. Deux déclarations qui laissent penser que Sellal va serrer la ceinture. En effet, alors que ses deux premiers gouvernements répondaient favorablement à tous les caprices de la rue, et n'hésitaient pas à sortir le chéquier pour cela, voilà qu'il lui refuse la prime de zone. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a affirmé, jeudi dernier, que l'application de la prime de zone pour les personnels de la Fonction publique n'était pas à l'ordre du jour, du fait de l'incidence financière influant sur les équilibres financiers de l'Etat et générant des dysfonctionnements dans le régime des salaires et celui indemnitaire du secteur public. «Pour l'instant, l'application de la prime de zone ne fera pas l'objet d'une révision, en raison de l'incidence financière qui en découlera et qui touchera les équilibres financiers de l'Etat après l'augmentation des salaires qu'induira la révision de cette indemnisation», a indiqué M. Sellal dans une réponse lue en son nom par le ministre des Relations avec le Parlement, Khelil Mahi, lors d'une séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales. Il a précisé que «les augmentations des salaires induites par la révision des indemnisations génèrera des dysfonctionnements dans le régime des salaires et celui des indemnités des fonctionnaires et agents publics, y compris ceux travaillant dans le Sud et les Hauts-Plateaux». Il a également souligné que la réactivation des indemnités consacrées par un système juridique gelé depuis 1989, «ne répond à aucun motif au regard de l'existence d'un régime indemnitaire similaire, mis en place en vertu du système juridique de 1995», rappelant que «le dossier du régime indemnitaire relatif aux régions du Sud et des Hauts-Plateaux a été soumis à une révision en 2013 par un comité ad hoc». Lors de la même séance plénière, le Premier ministre a utilisé un terme que l'on associe très souvent à la restriction, à savoir: obligation d'une croissance économique. «L'ambition de parvenir à l'émergence économique comme annoncé par le Plan d'action du gouvernement nécessite un taux de croissance considérable, notamment dans le secteur de l'industrie», a-t-il affirmé en réponse à une autre question orale à l'Assemblée populaire nationale (APN) et lue en son nom par Khelil Mahi, ministre des Relations avec le Parlement. «L'objectif essentiel de la politique du développement économique est de relever le taux de participation du secteur industriel dans l'économie nationale pour réaliser une valeur ajoutée à moyen terme et la création de 600.000 postes d'emploi entre 2013 et 2020», a-t-il ajouté. Le Premier ministre a précisé que la réalisation de cet objectif doit être adossée à une relance du secteur industriel, considéré comme «le grand défi de la décennie à venir», et ce à travers «une redynamisation des grands projets industriels structurants qui permettent de développer les investissements et de dynamiser les différentes branches industrielles et les PME, tout en développant la sous-traitance». Le Premier ministre a aussi souligné que les investissements publics seront désormais destinés aux industries basées sur les ressources naturelles comme le fer et l'acier, le ciment, ainsi que la pétrochimie ou encore la pharmacie, les matériaux de construction, la mécanique, le textile et l'agroalimentaire. Cette sortie du Premier ministre montre donc que le nouveau quinquennat sera basé sur un véritable plan économique, avec des dépenses modérées...Enfin!