Des scènes d'horreur continuent de marquer la martyre bande de Ghaza où les enfants paient le prix lourd à l'ignominie israélienne Des appels ont été lancés hier pour «prolonger» le cessez-le-feu humanitaire de 12 heures en vigueur dans la bande de Ghaza où près de 1 000 Palestiniens ont été tués dans les agressions israéliennes contre ce territoire. Les ministres des Affaires étrangères des Etats-Unis, du Qatar, de Turquie et de plusieurs pays européens, réunis à Paris, ont appelé hier à prolonger le cessez-le-feu à Ghaza entre Israël et le Hamas, qui devait s'achever (hier) à 17h GMT, pour «24 heures renouvelables». La rencontre ministérielle «a permis de dégager des orientations communes pour l'action internationale en faveur d'un cessez-le-feu à Ghaza. Tous, nous appelons les parties à la prolongation du cessez-le-feu humanitaire» de 12 heures «qui est actuellement en vigueur, pour 24 heures renouvelables», a affirmé le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, à l'issue de la réunion. «Tous nous voulons obtenir aussi rapidement que possible un cessez-le-feu durable. Un cessez-le-feu durable négocié qui réponde à la fois aux besoins légitimes israéliens en terme de sécurité et aux besoins légitimes palestiniens en terme d'accès et de développement socio-économique», a-t-il ajouté. Selon son entourage, le ministre français a appelé dans la foulée de la rencontre ministérielle son homologue égyptien et le président palestinien Mahmoud Abbas. Ces deux responsables «ont partagé les objectifs et les conclusions» de la réunion, selon la même source. Etaient présents à la réunion de Paris le secrétaire d'Etat américain John Kerry ainsi que les ministres des Affaires étrangères turc, qatari, britannique, allemand et italien. Selon un responsable diplomatique français s'exprimant sous anonymat, la présence du Qatar et de la Turquie, proches du Hamas, ainsi que celle des Etats-Unis, soutien d'Israël, a permis une approche équilibrée. «Tous les pays ont parlé d'une seule voix», a assuré ce responsable. «Les massacres sont insoutenables, ils ne peuvent pas se poursuivre» et «celui qui rompra le cessez-le-feu humanitaire apparaîtra comme celui qui n'a pas entendu l'appel de la communauté internationale», a-t-il ajouté. Toujours selon cette source, «la Turquie est prête à envoyer des convois humanitaires» vers Ghaza. L'Union européenne pourrait de son côté faciliter la réouverture des points de passage menant à la bande de Ghaza, avec un déploiement d'observateurs européens. Une présence européenne au point de passage de Rafah entre l'Egypte et Ghaza avait été mis en place entre 2005 et 2007 avant d'être suspendue lors de l'arrivée au pouvoir du Hamas. «Le but est de rouvrir ce point de passage mais les Egyptiens demandent d'autres points de passage entre Ghaza et Israël. L'UE réfléchit à une surveillance de ces points avec Israël. Israël n'a dit ni oui ni non», a précisé le même responsable français. «La Turquie et le Qatar vont reprendre leur bâton de pèlerin» et John Kerry «pourrait retourner» rapidement dans la région, afin notamment «de dire aux Israéliens que les hostilités ne peuvent pas durer», selon une source diplomatique française. «Si le message n'est pas entendu, les pressions se poursuivront», a-t-il précisé. Les ministres des Affaires étrangères d'Israël, de Palestine, et de l'Egypte, pays qui a oeuvré en faveur du cessez-le-feu, n'ont pas participé à la rencontre de Paris. Le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, a souligné à l'issue de la réunion la nécessité de revenir à des discussions sur «une solution à deux Etats». «Pour cela, il faut du courage de la part des deux parties», a-t-il dit. Sous pression des Etats-Unis et de l'Egypte, Israël et le Hamas ont accepté d'observer hier une trêve de 12 heures.