L'opposition en rangs dispersés Alors qu'elle prône l'élargissement de cette coalition, la Cltd n'a pas pris en compte l'appel à l'accompagnement de l'armée... La Coordination des libertés et la transition démocratique a rendu publique la nouvelle mouture de sa plate-forme politique de base. Le document est une nouvelle version légèrement revue et amendée de la première plate-forme envoyée à tous les participants à la Conférence nationale. Comme il a été rapporté dans nos précédentes éditions, les amendements apportés à ladite plateforme font l'impasse sur l'appel fait à l'institution militaire par un certain nombre d'acteurs politiques ayant estimé que l'accompagnement du processus de changement démocratique par l'armée est capital et décisif. Alors qu'elle prône l'élargissement de cette coalition de l'opposition, la Cltd n'a pas pris en compte cet appel du pied à l'armée en proposant le principe de l'éloignement de «cette institution des enjeux et pressions politiques, pour se consacrer uniquement à ses missions définies par la loi fondamentale, à savoir la défense de l'unité nationale et de l'intégrité territoriale du pays». A titre de rappel, une commission restreinte composée seulement des représentants de la Cltd a été chargée d'apporter des amendements à la plate-forme initiale de la Cltd et ce à la lumière de propositions des participants et des recommandations formulées lors de la Conférence nationale de transitions du 10 juin dernier. Dans la nouvelle mouture, il est relevé notamment l'impasse faite à l'appel de l'ex-chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche. L'appel de ce réformateur et bien d'autres comme Me Mokrane Aït Larbi est clair: «Il n'y a aucune chance d'instaurer un système démocratique sans l'aval de l'Armée, la seule institution encore debout en Algérie, dont l'appui au processus de transition démocratique est primordial.» La coordination qui veut éviter «les mauvaises interprétations» préfère insister plutôt sur la construction d'un Etat civil et l'éloignement de l'Armée de la sphère politique. Les positions des partis constituant cette coordination divergent sur ce point relatif au rôle que doit jouer l'institution militaire, durant la période de transition. Le nouveau document a introduit deux nouveaux axes relatifs à l'ouverture du dialogue effectif avec le peuple et ses composantes, dans l'objectif de définir clairement les enjeux et les objectif de la Cldt. Il s'agit notamment de la consécration de la démocratie, des droits de l'homme, l'élargissement des libertés, la lutte contre la corruption et l'établissement d'une réconciliation nationale véritable, basée sur la vérité et la justice». Pour ce faire, la Cltd compte organiser des conférences thématiques autour de ces questions majeures engageant l'avenir de la société algérienne. Globalement, la Cltd prône dans sa plate-forme un gouvernement de transition démocratique consensuel qui veillera à la concrétisation de la transition démocratique, la gestion des affaires courantes et l'instauration de la paix sociale et une autorité indépendante et permanente pour l'organisation et la surveillance des élections, qui aura pour tâche la conduite du processus électoral.