La commission chargée d'apporter des amendements à la plate-forme de la Cldt à la lumière de propositions des participants et des recommandations formulées lors de la conférence nationale de transitions du 10 juin dernier a fait l'impasse sur l'appel de l'ex-chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche. L'appel de ce réformateur et bien d'autres comme Me Mokrane Aït Laarbi est clair: «Il n'y a aucune chance d'instaurer un système démocratique sans l'aval de l'Armée, la seule institution encore debout en Algérie dont l'appui au processus de transition démocratique est primordial.» La coordination qui veut éviter «les mauvaises interprétations» préfère insister plutôt sur la construction d'un Etat civil et l'éloignement de l'Armée de la sphère politique. Laquelle devra s'acquitter uniquement de son rôle dans le cadre de ses missions constitutionnelles». «Les positions des partis constituant cette coordination divergent sur ce point relatif au rôle que doit jouer l'institution militaire, durant la période de transition», indique un membre de la commission d'amendement qui s'est réunie au siège d'Ennahda ce week-end. En fait, des rajouts ont été introduits sur la plate-forme initiale de la coordination pour les libertés et la transition démocratique (Cldt). Ce document de base a été également allégé et a subi quelques suppressions. L'un des axes principaux de ces amendement se rapporte aux dossiers relatifs à la Réconciliation nationale et à la corruption, selon la même source. Ces deux sujets ont été intégrés au volet relatif à «l'ouverture du dialogue avec la société», indique-t-on. Les deux thèmes figurent de ce fait sur la liste des dossiers qui seront soumis au débat public. Par ailleurs, la commission chargée des amendements de la Cldt a d'ores et déjà remis la mouture finale pour approbation aux leaders des partis constituant la coordination à savoir le RCD, Djil Jadid, Ennahda, le MSP, MJD, auxquels s'ajoute Ahmed Benbitour. La Réconciliation nationale, un sujet conçu unilatéralement par le pouvoir est resté un thème «tabou». Par conséquent, l'opposition estime qu'elle (Réconciliation nationale...Ndlr) doit faire l'objet d'un large et profond débat lors des conférences thématiques et des rencontres de proximité pour soustraire cette question de la conception étroite et du seul monopole du pouvoir, souligne-t-on. Le phénomène de la corruption généralisée et son corollaire l'impunité, sont aussi pris en charge dans ces amendements. La corruption notamment, figure en bonne place sur la liste des sujets à soumettre au large et profond débat public. Une étape nécessaire qui participe à la recherche des outils et mécanismes adéquats, avant de prétendre l'endiguer. Le titre du dernier chapitre intitulé normes de transition démocratique de la plate-forme de la Cldt deviendra désormais «Normes du changement démocratique». Le rôle et la place de la femme, ainsi que les jeunes, sont également intégrés à la mouture finale de transition. La Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique entamera ces conférences thématique, le 21 juillet prochain. Cette première conférence sera animée par l'ancien ministre de la Communication, Abdelaziz Rahabi, qui abordera les trois modèles de transition démocratique. D 'autres conférences thématiques s'en suivront et traiteront d'autres thèmes.