La France apporte une aide humanitaire en Irak mais ne prévoit pas d'y intervenir militairement contre les djihadistes de l'Etat islamique (EI), a déclaré hier le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, lors d'une conférence de presse télévisée à Erbil (Kurdistan irakien). «C'est aux Irakiens de mener ce combat», a souligné M.Fabius, qui s'exprimait au côté de Massoud Barzani, président de la région autonome du Kurdistan irakien. «Notre soutien est actuellement humanitaire (...) Actuellement une intervention de type militaire n'est pas prévue par la France», a souligné le chef de la diplomatie française, qui effectuait un déplacement d'une journée en Irak pour y superviser la livraison d'aide humanitaire française aux civils fuyant l'avancée des djihadistes. Laurent Fabius a dénoncé ce qu'il a appelé «le califat de la haine» établi par les djihadistes de l'EI à cheval sur l'Irak et la Syrie, et souligné que les forces kurdes et irakiennes qui les affrontent ne menaient «pas simplement un combat pour eux-mêmes», mais «un combat pour les libertés qui nous concerne tous». Il a réaffirmé le souhait de la France d'un gouvernement d'unité nationale en Irak «pour créer les conditions politiques du combat». M.Fabius a auparavant rencontré à Baghdad le ministre irakien des Affaires étrangères par intérim, Hussein Chahristani. «Il faut que tous les Irakiens se sentent représentés et puissent ensemble mener la bataille contre le terrorisme», a déclaré le ministre français, alors que l'Irak, qui fait face depuis deux mois à une offensive djihadiste, n'a toujours pas de gouvernement.