L'objectif, en fait, est de tout faire pour classer l'Algérie dans les pays ennemis des Etats-Unis. Une insidieuse campagne contre l'Algérie a été actionnée récemment à Washington par un lobby américain assez proche du palais royal marocain. Les initiateurs de cette nouvelle attaque contre l'Algérie n'ont pas trouvé mieux que de ressortir le dossier du nucléaire algérien par le biais d'un petit article publié par le journal The Washington Times. Lequel quotidien reprend une information diffusée sur Internet et qui fait état d'une certaine inquiétude américaine vis-à-vis du programme nucléaire algérien. Cette énième référence au réacteur nucléaire d'Aïn Ouessara, inauguré en 1993 est surtout destinée à amener l'opinion publique des Etats-Unis à placer l'Algérie dans le groupe des pays décrétés par l'administration Bush de voyous. C'est ainsi que ce lobby qui milite pour que le Maroc garde une place préférentielle de la stratégie américaine dans la région du Maghreb, ressort une étude réalisée en mars 2003. Publiée par un petit journal, The Weekly, le document revient bien évidemment sur le réacteur nucléaire d'Aïn Oussara et chute sur une prétendue volonté de l'Algérie de se doter de l'arme atomique, en apportant comme argument la visite de l'ex-ministre déléguée à la recherche scientifique en Argentine. Plutôt léger comme argument, comme l'est d'ailleurs la série d'articles écrits sur ce sujet dans le courant des années 90, notamment celui traitant d'un rapport établi en août 1998 qui prévoyait la première bombe nucléaire made in Algeria en...2000. Le temps a donc démontré que toutes les spéculations et autres mises en garde, n'ont en vérité aucun fondement. En réalité, l'objectif n'est pas tant de freiner l'expansion de ce fléau de l'humanité moderne, mais de tout faire pour classer l'Algérie dans la case des pays ennemis des Etats-Unis. Pour preuve, au moment où ce fameux rapport s'écrivait sur «le potentiel nucléaire militaire algérien», l'Inde et le Pakistan entraient par effraction dans le club très fermé des nations nucléaires. Cette stratégie, mise en branle au lendemain de la fin de la guerre froide, vers le milieu des années 80, vise à réduire, autant que faire se peut, l'influence de l'Algérie dans la région, histoire de permettre au Maroc de demeurer un allié privilégié pour le Maghreb. Ce lobby, de mèche avec le royaume chérifien, se démène pour développer une certaine hostilité entre l'Algérie et les USA en agissant sur l'opinion publique américaine. Cependant, cette tentative de diaboliser l'Algérie est en fait un coup d'épée dans l'eau pour la simple raison que, présentement, il ne subsiste aucun doute dans l'esprit des dirigeants américains quant aux intentions algériennes concernant son programme nucléaire, mais également sur la place désormais prépondérante que prend l'Algérie en ce qui concerne la politique étrangère US. En effet, pour cette puissance mondiale, le moteur du Maghreb est bel et bien l'Algérie. Elle est d'ailleurs considérée par Washington comme un exemple d'émancipation politique et peut, à ce titre jouer un rôle important pour la stabilité de la Méditerranée. Dans ce scénario monté de toutes pièces et qui veut accréditer la thèse selon laquelle, il n'y a que le Maroc qui soit digne de confiance dans le Maghreb, les promoteurs feignent d'oublier que l'Algérie a officiellement adhéré en 2000 au traité d'interdiction complète des essais nucléaires et coopère le plus normalement du monde avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea). Cela dit, l'une des motivations de cette attaque tient également de l'actualité immédiate dans la région. Le royaume marocain, qui a perdu sur toute la ligne par rapport à la question du Sahara occidental, a actionné ses relais aux Etats-Unis pour faire diversion en collant à l'Algérie l'étiquette d'un pays infréquentable. La manoeuvre pèche par son amateurisme et intervient le jour même où le président américain a renouvelé ses voeux de voir son pays et l'Algérie coopérer dans tous les domaines, pas seulement dans la lutte anti-terroriste. Un message on ne peut plus clair à destination de ce lobby qui perd là une autre bataille.