Les Américains affirment que le dossier du Sahara occidental «doit être résolu le plus tôt possible». Curieusement, la presse marocaine paraissant jeudi dernier a fait l'impasse sur le dossier du Sahara occidental, à l'occasion de la visite du roi Mohamed VI aux Etats-Unis. Une attitude compréhensible, notamment après l'interpellation du souverain chérifien par deux sénateurs américains à la veille de sa visite aux Etats-Unis. En effet, les deux parlementaires ont appelé l'hôte de G.W.Bush «à soutenir et à mettre en oeuvre les accords auxquels le Maroc a souscrit pour le règlement du conflit au Sahara occidental». Dans une déclaration lue devant le congrès américain, MM.Joseph R. Pitts, vice-président de la sous-commission des relations internationales sur le terrorisme international, la non-prolifération des armes nucléaires et les droits humains (républicain) et Donald R.Payne, leader de la minorité à la sous-commission en Afrique (démocrate), ont appelé le souverain marocain «à apporter son soutien à la résolution 1541 du Conseil de sécurité à titre d'hommage à l'ancien secrétaire d'Etat américain James Baker qui a contribué à la promotion de la légalité et la justice au plan international tout en répondant aux réels intérêts des deux parties concernée dans ce conflit, le Maroc et le Polisario». D'autant plus que dans un communiqué rendu public à l'issue de la rencontre Bush-Mohamed VI, les services de la Maison-Blanche affirment que le dossier du Sahara occidental, qui a été au menu des entretiens «doit être résolu le plus tôt possible». Dans une lettre adressée au nom des deux groupes parlementaires (démocrate et républicain) au président G.W. Bush, les deux sénateurs ont demandé au président américain «d'encourager vivement le roi à procéder à la mise en oeuvre du plan de règlement afin de parvenir à une solution juste, pacifique et durable au Sahara occidental», tout en rappelant les mesures d'apaisement prises par le Front Polisario, notamment la libération de 643 prisonniers de guerre marocains. Ce serait donc ce même message que le président américain a dû transmettre au roi Mohamed VI et que les médias marocains ont pris le soin, «raison d'Etat» oblige, de mettre sous le boisseau. Les autorités chérifiennes semblent donc pressées par les Etats-Unis qui leur «conseillent» de respecter la résolution 1541 des Nations unies et les accords de Houston, qui, paradoxalement ont été approuvés par la partie marocaine. La position américaine vis-à-vis du dossier du Sahara occidental est donc claire : il s'agit d'amener le royaume alaouite à respecter ses propres engagements pour avoir les «faveurs» de l'oncle Sam qui vient de conclure avec les autorités marocaines un accord portant sur la création d'une zone de libre-échange. Par ailleurs, sur le plan géostratégique, les Etats-Unis visent comme première étape, de réactiver l'UMA, par un règlement juste et durable de la question du Sahara occidental, par la tenue d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. Une étape importante pour l'administration américaine qui compte faire de la stabilité politique dans le Maghreb une étape majeure dans sa lutte contre le terrorisme. Un objectif auquel tous les pays de la région ont souscrit.