Dans un match typiquement anglais, tout en coups de physique, Chelsea a longtemps fait le dos rond, avant de profiter de l'expulsion controversée de Zabaleta pour ouvrir le score. Le plus dur semblait fait. C'était sans compter sur Frank Lampard, inconsolable après son premier but sous ses nouvelles couleurs. Ce match, c'était finalement une opposition miroir entre deux frères jumeaux. Deux équipes de milliardaires qui aimeraient pratiquer un football champagne, ont même les joueurs pour, mais ont rapidement réalisé que pour gagner, il fallait d'abord ne pas perdre. Pour cela, on n'a pas encore trouvé grand-chose de mieux que de préférer les monstres physiques aux solistes, surtout en Angleterre. Chelsea, racheté en premier, l'a évidemment découvert d'abord. Cette année, le retour à l'ancienne est achevé grâce aux arrivées de Fàbregas et Diego Costa, plus celle capitale de Matiæ en janvier dernier, Oscar est sur le banc, Ramires sur le terrain, et Hazard est le seul capable de réussir un dribble. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que cela fonctionne avec quatre victoires en quatre matchs, même si les Blues ont déjà encaissé six buts. Du coup, au moment de recevoir le leader, Pellegrini, qui est tout sauf un idiot et accuse un bilan bien moins honorable (2V, 1N, 1D), a fait le même choix des muscles dans sa compositionLes Citizens gagnent leurs duels et dominent globalement les débats. Kompany et Mangala tiennent l'épaule haute à Diego Costa, et contrairement à l'année dernière, Yaya Touré va bien plus droit que Matiæ. Chelsea tente bien de poser le pied sur le ballon, mais ses offensives se brisent irrémédiablement sur le béton armé local. C'est finalement Agüero qui se procure la première, peu de temps après le retour des vestiaires, obligeant Courtois à la parade et Ramires au sauvetage. Manchester City reste fidèle à son plan, et on se dit qu'il va bien finir par fonctionner. Bien conscient de la situation, Mourinho bande encore un peu plus son équipe à l'heure de jeu. Il choisit donc de lancer Schürrle et Obi Mikel à la place de Willian et Ramires. Sur un contre, Diego Costa fixe plein axe, décale Hazard sur la droite, un centre, et Schürrle surgit au deuxième poteau pour l'ouverture du score. Le concept de supersub à son paroxysme. Diego Costa est ensuite tout près d'entériner la victoire des siens, en enchaînant très vite contrôle et frappe. Le poteau en décide autrement. Pellegrini choisit alors de continuer son imitation, et lance Lampard, l'ancienne idole de Stamford Bridge. Riche idée. Silva alerte magnifiquement Milner, nouvel arrière gauche, qui centre. Lampard se couche bien pour reprendre et bat un Courtois impuissant. Parce qu'il a du respect, l'Anglais ne célèbre pas. Rarement on a vu un joueur aussi malheureux d'avoir marqué. La dynamique s'inverse de nouveau. City, bien qu'en infériorité numérique, tente d'arracher les trois points. Drogba essaye quant à lui d'ajouter encore un peu plus de symbolisme à ce match en frappant l'ultime coup franc. Sans succès. Les jumeaux se quittent dos à dos.