L'Union pour la démocratie et les libertés (UDL), sous la plume de son président, M.Ouaâr, a rendu public hier un communiqué dans lequel il ne va pas par quatre chemins pour demander la dissolution de la chambre basse du Parlement. Le communiqué, d'entrée de jeu, souligne que l'usage des règles de la bienséance politique, édictées par la réélection de Bouteflika à une très large majorité, lui édictent de procéder «à une dissolution de l'APN afin de revoir la configuration réelle du paysage politique». L'explication en est fournie ainsi : «Il apparaît que la représentation des partis politiques au sein de la chambre basse ne soit plus celle qui prévalait avant l'élection d'avril 2004». L'UDL en veut pour preuve le fait que le FLN, notamment, «a subi au cours de l'année précédente des bouleversements qui ne le rendent plus représentatifs de la majorité qu'il avait reçue» depuis les législatives du 30 mai 2002. Prenant à contre-sens la classe politique tout entière, mais aussi les récentes déclarations du chef du gouvernement, l'UDL est actuellement la seule formation politique à interpeller publiquement le chef de l'Etat afin qu'il procède à la dissolution de l'APN, une chambre qui pèche ne serait que parce qu'elle ne représente pas véritablement la région de Kabylie où le scrutin avait été quasi intégralement boycotté. Ce parti, qui en appelle au respect de la souveraineté populaire à travers cette démarche, va encore plus loin dans ses critiques et analyses en ajoutant que «l'alliance dite présidentielle ne doit pas être une machine politique qui essayerait de prendre en otage le président de la République». L'UDL, qui a également fait partie des formations politiques à avoir soutenu la candidature de Bouteflika, souligne, non sans pertinence, que ces partis «doivent avoir l'opportunité de s'exprimer et de participer à la vie politique au sein du Parlement». Pour finir, le communiqué ajoute que dans le cas où le pays va vers des législatives anticipées et transparentes, cela induira «au sein de l'hémicycle un bien plus grand éventail de partis politiques s'ils sont sûrs de leur ancrage populaire».