Le secrétaire général du FLN «Tous les peuples aspirent au changement», a-t-il ajouté, réitérant son appel à l'édification d'un Etat civil où les droits de l'opposition seront respectés et la justice sera indépendante. Le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, n'arrête pas de surprendre son monde par ses déclarations. Après un laps de temps pour l'homme politique le plus prolifique en matière d'annonces, il revendique dorénavant le changement de tout le fonctionnement du pouvoir politique. «Il faut un changement du régime», a-t-il plaidé hier, en présidant une réunion du bureau politique du parti dont l'ouverture a été ouverte à la presse. «Tous les peuples aspirent au changement», a-t-il ajouté, réitérant son appel à l'édification d'un Etat civil où les droits de l'opposition seront respectés, la justice sera indépendante, la presse autonome et les pouvoirs seront séparés. Mieux encore, le secrétaire général du FLN appelle les partis de l'opposition à se solidariser avec les revendications de son parti. «Certains se demandent pourquoi le FLN veut un Etat civil et moi je me demande qui est contre la construction d'un Etat de droit, où la justice sera indépendante et les pouvoirs séparés?», s'est-il interrogé. Cela, avant de revendiquer le droit de son parti à former le gouvernement. «On veut constituer le gouvernement. Soit le FLN est un parti politique qui gouverne, soit il est une association caritative qui distribue l'huile et le sucre», a-t-il ironisé, regrettant que des partis «naissent et grandissent en deux jours et sont dans le gouvernement». Amar Saâdani est catégorique. «On n'accepte plus d'être majoritaire au Parlement et au niveau des APC et on se contente d'applaudir les gouvernements qui se succèdent et les agents de l'administration», a-t-il dit. Pour lui, il n'est plus question que son parti, majoritaire au sein du Parlement, continue à jouer le rôle d'applaudir les décisions gouvernementales. Il n'est plus question aussi pour ses élus locaux qu'ils se contentent de gérer les «déchets ménagers» pour être jetés en prison par «un simple agent de l'administration(...)». Il demande la protection des élus locaux et l'élargissement de leurs prérogatives, sinon, a-t-il tranché, «les élections ne serviront à rien». Le secrétaire général du FLN a abordé également la question de la révision de la Constitution, espérant qu'elle soit adoptée dans les plus brefs délais par les deux chambres du Parlement et non par référendum. Il a défendu cette révision, estimant qu'il était nécessaire d'introduire quelques réformes qui ne sauraient se faire sans la révision du texte fondamental.«On est le parti majoritaire et on a le droit de réviser la Constitution mais on veut le faire avec l'opposition», a-t-il indiqué, rappelant que le président Bouteflika est aussi président du parti et que le programme du parti est celui du président de la République. L'orateur s'est demandé ensuite pourquoi certains partis s'opposent à la révision de la Constitution, alors que toute réforme doit passer par une telle démarche. Sur un autre plan, Amar Saâdani a indiqué que son parti a anticipé le prochain découpage administratif en créant de nouvelles mouhafadhas dans les wilayas concernées. Il a cité la création de deux nouvelles structures dans les wilayas de Tizi Ouzou et Béjaïa et d'autres dans d'autres wilayas comme Sétif, Batna, M'sila, Djelfa et Oran. Dans ce contexte, il a appelé les militants et cadres du parti à ne pas suivre les personnes, mais à être fidèles au FLN car, a-t-il expliqué, «les personnes partent et le parti reste». Au plan organique, Amar Saâdani a annoncé que deux membres du bureau politique ont été éjectés.