L'artillerie légère est entrée en action cette semaine pour pilonner des positions occupées par des éléments du Groupe salafiste pour la prédication et le djihad (Gspd), dans la région de Djebel Louh à l'ouest de la wilaya d'Aïn Defla. La zone qui abrite le quartier général de l'«émir» Abdelkader Souane a été soumise à un intense bombardement, durant plusieurs jours consécutifs, a-t-on pu constater sur place. Aucun bilan de cette opération n'est disponible pour le moment. Mais des sources affirment que plusieurs caches et casemates, cibles des tirs, ont été touchées. Il faudra plusieurs jours avant d'établir un bilan exact de cette opération, vu la configuration de la zone au relief accidenté et fortement boisé, offrant une multitude de possibilités de retraite. Les spécialistes des questions sécuritaires n'hésitent pas à établir le parallèle avec le scénario qui se présente à chaque opération menée dans d'autres régions du pays, telle Sidi Ali Bounab, sans que les groupes terroristes soient sensiblement affectés. Djebel Louh, choisi par l'«émir» Souane comme quartier général, ressemble à une forteresse et les opérations militaires menées durant les deux étés précédents n'ont pu venir à bout du pouvoir de nuisance de ce groupe terroriste. Cela dit, plusieurs caches renfermant denrées alimentaires, médicaments, équipements informatiques et groupes électrogènes ont été détruits durant l'été dernier. Aucune information n'a filtré sur les éventuelles pertes dans les rangs du Gspd, cela n'écarte pas la possibilité de l'existence d'un nombre indéterminé de morts vu l'intensité des bombardements. Il est à rappeler que le Gspd, qui a investi une vaste zone montagneuse, s'étendant du sud de Médéa à l'ouest d'Aïn Defla jusqu'à la partie nord de Tissemsilt, est à l'origine de la mort d'une trentaine de membres des forces de sécurité pour la seule année 2003, plus particulièrement à Djebel Louh, Derrag et Mongorno. L'objectif de l'opération menée par l'armée vise à couper le cordon ombilical des voies de ravitaillement traditionnelles du Gspd, à l'intérieur et en dehors de ce triangle. Il s'agit en même temps, d'empêcher toute possibilité de redéploiement vers des zones peu soumises à la pression de l'armée et, par conséquent, confiner l'essentiel de l'effectif du Gspd encore actif dans un périmètre contrôlable, en attendant une intervention de grande envergure.