Après avoir gagné la bataille des élections, les redresseurs de Tizi Ouzou songent désormais à la pérennité de leur mouvement. En effet, le mouvement piloté par Belkhadem ratisse large en Kabylie en vue de grossir ses rangs et du coup, crédibiliser son assise. Ainsi, après avoir «séduit» les associations religieuses et autres organisations de masse, les redresseurs s'attaquent désormais à la famille révolutionnaire locale. En effet, après l'Onec, l'Onem et la Fnfc, le mouvement chapeauté à Tizi Ouzou par Naït Sidi Ahmed voit tomber dans son escarcelle l'association des veuves et filles de chahid. Cette section féminine de la Fnfc présidée par Mme Aït Iftane Djazira apporte dans une déclaration diffusée hier son soutien au coordinateur local du mouvement de redressement. Cela étant fait, la guerre de représentativité fait rage actuellement entre les différentes factions de ce mouvement. C'est dire que l'approche du congrès annoncé par Belkhadem pour la rentrée aiguise les appétits. Ainsi, le groupe de Mustapha Khodja qui incarne la légitimité partisane s'en prend régulièrement au groupe de Naït Sidi Ahmed, les accusant «d'opportunistes, d'arrivistes et de rebut des autres partis». Stoïque, le coordinateur de wilaya ne cesse de répéter qu'il avait été installé par le redresseur en chef Belkhadem lors de la fameuse réunion de l'Intht le 11 décembre 2003. Aussi, Naït Ahmed se targue d'avoir réussi à restructurer 55 kasmates sur 67 (la dernière est celle de Tadmaït vendredi dernier), et qui étaient dévouées il y a quelque temps déjà corps et âme au mouhafedh pro-Benflis, Akli Arbouche. Avec la configuration actuelle, on peut prédire que la guerre de leadership va aller crescendo dans les jours à venir, à moins que Belkhadem ne tire la bride.