La liste des 167 membres a pu être finalisée difficilement sans que les anciens pro-Benflis n'eussent à trop en souffrir. Le «remise sur les rails» du FLN, sous l'impulsion du mouvement de redressement, doit connaître une nouvelle étape à la fin de cette semaine. Abdelaziz Belkhadem qui a définitivement établi ses quartiers au siège national de ce parti, en même temps que la plupart des animateurs du mouvement de redressement, devrait procéder ce week-end à l'installation officielle des sous-commissions chargées de la préparation du 8e congrès, deuxième du nom, le précédent ayant été invalidé par la justice. Il aura fallu des tractations ardues, rendues encore plus difficiles par la manière avec laquelle les anciens pro-Benflis ont tenu la dragée haute à leurs «adversaires politiques» lors du renouvellement des instances que détient le FLN au sein de l'APN, avant que Belkhadem et Djeghaba n'arrivent à un «compromis» autour d'une liste censée être définitive, composée de pas moins de 167 personnes. Belkhadem qui souhaite faire de ce congrès l'occasion du rassemblement et du resserrement des rangs, comme il ne cesse de le répéter dans chacune de ses sorties publiques, laisse la porte ouverte donc à d'éventuels «rajouts» de dernière minute. Les présidences de ces sous-commissions, en outre, poseront, elles aussi, de sérieux problèmes. La plus importante sans doute, concerne les préparatifs organiques, même si la commission de validation de la qualité de congressiste aura elle aussi son mot à dire le jour des assises. Les cadres, élus et dirigeants du FLN, toutes tendances confondues, préfèrent se confiner dans un silence impénétrable, en attendant que passent ces jours jugés «éprouvants», mais aussi «déterminants» pour tous. Il a été établi, depuis peu, qu'Amar Tou, qui cachait parfaitement ses ambitions, affiche quasi-ouvertement son intention de devenir le nouveau patron du FLN. Tou ne cesse de répéter à qui veut l'entendre qu'il a de tout temps été la tête pensante du mouvement de redressement, en compagnie du désormais célèbre Amar Saïdani, puisque le plus souvent c'est dans le domicile de l'un de ces deux hommes que les décisions les plus importantes auraient toujours été prises, avant d'être suggérées au Bureau national du mouvement de redressement. Belkhadem, de son côté, a souvent souligné sa volonté de ne pas se présenter lui-même, mais de laisser au contraire se développer une saine émulation. Or, cela semble loin d'être le cas, comme en témoignent les tiraillements nombreux qui continuent de caractériser ce parti, alors qu'une polémique sans précédent est engagée avec la puissante Organisation nationale des moudjahidine. C'est pour cette raison qu'un homme comme Si Afif, à qui le mouvement de redressement doit beaucoup et qui se trouve être le «vétéran» puisqu'il est entré en conflit ouvert avec Benflis dès avril 2002, déclare désormais soutenir la candidature de Belkhadem, seul homme, à ses yeux, capable de rassembler tout le monde autour de lui, mais aussi de fermer la porte, tant que faire se peut, à l'opportunisme dont ce parti n'a jamais été tout à fait exempt.