Pour le MSP, la survie et le renforcement de l'alliance présidentielle restent une priorité absolue. Le MSP, qui a connu une éclipse quasi totale sur la scène politique et médiatique, a tenté un grand come-back à la faveur d'une conférence de presse, animée jeudi par son président, Bouguerra Soltani. Comme il fallait s'y attendre, la question relative au changement à la tête de l'institution militaire, n'a pas manqué d'être posée. Prudent et maniant à la perfection l'art d'éluder les sujets délicats, Bouguerra Soltani, s'est contenté de souligner que ce genre de choses fait partie du fonctionnement normal de toute République, ajoutant que le président, qui a sûrement de bonnes raisons de le faire, n'a fait qu'user de ses prérogatives constitutionnelles. Sur un autre chapitre, il a réitéré l'engagement de son parti à respecter les clauses du pacte de l'Alliance présidentielle, affirmant, en outre, qu'il n' y a pas de divergences entre les partis de l'Alliance. Lors de cette conférence de presse qu'il a animée au siège de son parti, Bouguerra Soltani a précisé que les partis de l'Alliance «sont engagés à mettre en oeuvre les clauses stipulées dans le document de l'Alliance», ajoutant que «chaque parti a des spécificités et des opinions qui pourraient être différentes de celles des autres partis de l'Alliance». Tout en insistant donc sur la survie de ce regroupement, très mal vu par le reste des partis politiques, parce qu'il est pour le MSP, un gage important de survie, il n'en met pas moins en avant ce qu'il pense être ses spécificités, histoire de tenter de continuer à braconner sur les territoires très fermés de la mouvance islamiste. Pour ce qui est de la situation sécuritaire, alors que les termes de la réconciliation nationale tardent encore à être rendus publics dans le détail, le conférencier s'est félicité du «retour de la paix et de la sécurité dans le pays, et des signes augurant de l'édification d'un Etat de droit et de la consécration de la bonne gouvernance». A une question sur le recul des activités des partis politiques après l'élection présidentielle, M.Soltani a indiqué que son mouvement «s'attelle à la diversification de ses activités afin de créer une dynamique, sur la scène nationale, qui soit au service de la société et de son développement car l'inertie est synonyme de sclérose pour la démocratie». S'agissant des propositions d'amendement du code de la famille, le président du MSP dira que «les reproches concernent la question du tuteur pour la femme et la polygamie», estimant que la conclusion du mariage de la femme sans tuteur est «abusive» et «la subordination du remariage de l'homme à des conditions, signifie sa mise sous tutelle du juge». «Cette question n'existe ni dans la législation nationale ni dans la réalité des faits», a-t-il ajouté précisant que «les traditions de la société algérienne imposent la présence du tuteur même pour l'homme devant effectuer la demande en mariage». Il a prôné dans ce sens, le respect des us et coutumes en vigueur dans la société tout en veillant à la protection de la femme. Même si le MSP tient un discours pareil, risquant de compromettre les amendements prévus au code de la famille, il ne fait presque pas de doute, comme le confirment tous les observateurs de la scène politique, que ce parti finira par revenir à la «raison» dans le cas où le pouvoir persiste dans sa démarche, à vouloir satisfaire les «démocrates-républicains» sans trop offusquer le «puritanisme» des islamistes et des conservateurs. Une bien dure gymnastique en perspective.