La flambée des prix des produits alimentaires de première nécessité meuble le quotidien des Algériens. La tendance «brûlante» est constatée sur plusieurs produits dont les légumes, les fruits, et les viandes, rouges et blanches. Une journée sans achat est prévue pour le 20 décembre prochain, afin de dénoncer cette réalité amère. En effet, l'initiative est celle de l'association de protection et d'orientation des consommateurs (Apoc), qui appelle les Algériens à boycotter les marchés, les commerces, et tous leurs vendeurs, et ce, le samedi 20 décembre prochain. «La hausse des prix est une saignée douloureuse pour tant de familles qui peinent à joindre les deux bouts au quotidien. C'est un phénomène qu'il faut dénoncer et étudier de près» note l'association dans un communiqué. Les initiateurs de «la journée sans couffin» espèrent ouvrir le débat sur le modèle de consommation des Algériens et l'absence de régulation des prix et pousser à leur baisse. Cette journée visera selon l'Apoc, une prise de conscience de la part du consommateur algérien et des commerçants. Mais également pour dénoncer la hausse vertigineuse des prix des produits de première nécessité. Sur un autre volet, pour le moins «étonnant», l'Algérie a décidé d'importer de...l'oignon espagnol. Fait gravissime pour un pays à vocation agricole. Ceux qui ont bonne mémoire, savent très bien que l'Algérie n'a jamais importé d'oignon. Désormais, c'est chose faite. Le président de la commission des producteurs de fruits et de légumes, affiliée à l'Ugcca, Mohamed Mejbar a tiré la sonnette d'alarme: «Il y a une volonté de casser les agriculteurs algériens.» Ce dernier a expliqué que «l'an dernier, il y a eu une surproduction de l'oignon dans plusieurs champs. Cependant, ce n'est pas une raison pour en importer. Car les quantités sont disponibles. Elles sont stockées. Les quantités écoulées se vendent à 45 DA le kg sur le marché du gros.» Et de s'interroger: «Qui a donné l'autorisation d'importer des oignons d'Espagne? C'est une honte. Au moment où il faut laisser le maximum de devises dans le pays et avec la chute des cours du brut, ces acteurs procèdent à des importations inutiles.» Pour Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l'Ugcaa, il s'agit d'une absurdité, voire une honte pour un pays tel que l'Algérie. Se montrant à la fois surpris et inquiet, il dira que ceci est une première pour le pays sur laquelle il n'est pas possible de fermer les yeux.