En l'absence du chef de brigade, un gendarme a refusé d'accéder à la demande urgente des villageois. Les gendarmes de Tachekirt, une localité située à environ 5 km de Aïn El Hammam (ex-Michelet), ont reçu, hier, la visite d'une centaine de personnes du village d'Ath Adella (commune d'Ililtène, daïra d'Iferhounène). Ces derniers, chauffés à blanc, ont, en effet, investi la cour de la brigade de gendarmerie, la seule qui existe au niveau de Aïn El Hammam après «la délocalisation» de ce corps de sécurité au lendemain des événements du Printemps noir d'avril 2001. La décision de ce «rassemblement», a été prise par le comité du village d'Ath Adella suite à l'incident qui s'est déroulé la veille. En cette nuit du vendredi 13 août, des citoyens du village ont voulu remettre à la brigade de Tachekirt cinq individus accusés d'être des «trouble-fêtes» et «d'écarts osés» envers des familles venues assister à l'Assensu d'Azrou N'thour. L'un des cinq individus de la wilaya de Bouira, a même poignardé un vigile qui s'en est sorti miraculeusement avec 21 jours d'incapacité. Vraisemblablement paniqués, les gendarmes ont refusé de garder dans leurs locaux les cinq individus, «surtout que le chef de brigade était absent». Déçus par ce refus, les villageois ont menacé de «passer à tabac» les cinq personnes à l'intérieur même de la brigade. La situation a failli dégénérer quand d'autres jeunes des villages voisins se sont joints à la foule. Quelques jets de pierres et le slogan fétiche «gendarmes assassins» n'ont pas manqué au rendez-vous. Les responsables du comité du village ont dû déployer toute leur sagesse pour apaiser les esprits. «Au lieu de faire son travail, l'un des gendarmes n'a pas trouvé mieux à dire que ce n'est pas notre affaire» témoigne un villageois d'Ath Adella qui a ajouté: «En d'autres termes, ils veulent dégager leur responsabilité devant un incident qui relève de leurs prérogatives puisqu'ils sont là.» Les villageois se sont dispersés dans le calme, hier en fin d'après-midi, après avoir reçu les garanties du brigadier. Les prévenus seront présentés aujourd'hui devant le procureur de la République.