Humoristes, dessinateurs, chanteurs, intellectuels... Ils étaient nombreux sur scène pour participer, dimanche 11 janvier, à une soirée spéciale d'hommage à Charlie Hebdo, à la Maison de la radio, à Paris. Retransmise en direct sur France 2, TV5 Monde, France Inter, France Bleu et France Culture, l'intégralité de la soirée était même disponible sur Culture Box, seulement voilà, un sketch de la journaliste belge Charline Vanhoenacker, n'a pas fait rire tout le monde. L'humoriste et chroniqueuse de France Inter a osé une «interview» du prophète Mohammed (Qsssl). Cette dernière s'est lancée dans une fausse conversation pour évoquer les récents attentats qui ont frappé la France. Si Nagui, Jonathan Lambert ou encore Stéphane De Groodt en ont rigolé, Lilian Thuram, lui aussi présent sur le plateau, n'a en revanche pas eu l'air d'apprécier. Une telle séquence a rapidement créé la polémique à l'heure où le rassemblement est nécessaire. Sur Twitter, d'ailleurs, nombreux sont les internautes français surtout à avoir réagi et fait savoir que cela était «déplacé»... Le plus curieux dans l'affaire est que la direction de France Télévisions n'a pas cru bon se démarquer de ce dérapage honteux en publiant un communiqué. Une nouvelle fois, c'est l'image de l'islam et plus particulièrement celle du Prophète (Qsssl) qui est ciblée. Et pourtant, rien ne destinait cette intellectuelle belge à faire une sortie médiatique aussi scandaleuse. Charline Vanhoenacker est la correspondante de la Radio-télévision belge de la Communauté française (Rtbf) à Paris pendant une dizaine d'années. Durant la saison 2014-2015, le matin, elle occupe le créneau de la matinale sur France Inter, mais anime également en duo avec Alex Vizorek l'émission de télévision Revu et corrigé chaque dimanche à 11h25 sur la Une de la Rtbf. En réalisant une interview fictive du prophète Mohammed (Qsssl) et osant mettre sur l'antenne sa voix pas très représentative, elle vient de franchir une ligne rouge, sachant que l'islam et surtout les sunnites, qui sont la majorité des 6 millions de musulmans de France, interdisent la représentation du Prophète (Qsssl) en image, en voix ou en dessin. Cette satire n'est pas du goût des musulmans du monde mais plus particulièrement de France qui pensaient que sur l'ensemble des chaînes de la télévision publique française, France 2 était la seule télévision de l'Hexagone à respecter la religion musulmane en produisant une émission «informative et explicative» sur l'islam tous les dimanches matins et en produisant une émission de divertissement le 27e jour du Ramadhan chaque année. En acceptant cette caricature gratuite et injustifiée, France 2 sera désormais mise dans le même sac que BFMTV, TF1 et M6, qui injectent à chaque fois des sujets antimusulmans dans leurs programmes. Plus que jamais, l'islamophobie gagne du terrain en France devant le silence complice des organisations musulmanes de France et surtout du CSA qui régule les fautes sur le judaïsme dans le paysage audiovisuel mais oublie à chaque fois de corriger les caricatures sur l'islam sur les différents médias français et cela au nom d'une liberté d'expression ciblée. [email protected]