Issa Hayatou, président de la CAF Sur ces entrefaites, on se demande justement pourquoi la Caf a fait oublier l'affaire du «Maroc» alors que des sanctions étaient attendues juste après la décision de la Guinée équatoriale d'accepter l'organisation de l' édition 2015 de la CAN. Qu'est-ce qui est plus grave? Des dommages causés sur le terrain et dans les vestiaires après une rencontre ou le refus de tenir à la date fixée la phase finale de la CAN 2015? La réponse est «élémentaire» comme disait M.Watson, c'est le refus d'organiser une phase finale de la CAN à la date fixée. Or, pour la Confédération africaine de football, ce sont plutôt les dommages causés sur le terrain et dans les vestiaires! De quoi s'agit-il au juste? Eh bien c'est simple! d'aucuns ont condamné la décision du Maroc d'organiser la CAN 2015 à la date fixée par la CAF, sous prétexte d'éviter le virus Ebola. Le Royaume Chérifien qui insistait sur le report en raison «des risques du virus d'Ebola» sévissant dans quelques pays de l'Afrique de l'ouest, n'a pas convaincu l'instance dirigeante du football. Le président de la Confédération africaine de football (CAF) Issa Hayatou a indiqué, le 14 novembre dernier à Alger, que des sanctions seront prises contre le Maroc. «On appliquera nos règlements. Ils sont clairs. Souvenez-vous, en 1996, le Nigeria avait boycotté la compétition. Le Président avait refusé que son pays aille en Afrique du Sud. Pendant quatre ans, ils ont été suspendus. Une sanction prévue par le règlement. Il n'y aura pas deux poids, deux mesures. Il n'est pas question de laisser cet état d'esprit s'instaurer. Cela risque de porter sérieusement préjudice au football en Afrique» a déclaré Hayatou sur les ondes de RFI. Cette question a été finalement réglée par la Guinée équatoriale après la rencontre à Malabo entre le président de la République de Guinée équatoriale Teodoro Obiang et le président de la CAF Issa Hayatou. Ainsi, la Guinée équatoriale a sauvé la 30e Coupe d'Afrique des nations de football (CAN) 2015 d'une annulation. L'affaire de la Tunisie Lors du match des quarts de finale disputé à Bata entre la Tunisie et la Guinée équatoriale (1-2, a.p), l'arbitrage très contesté du Mauricien Rajindraparsad Seechurn, a été au centre des débats des journalistes présents au stade de Malabo. Le penalty «gracieux» accordé au «Nzalang nacional» au temps additionnel, n'était pas sans provoquer la colère de certains qui n'ont pas hésité à évoquer un «arbitrage corrompu». Les Tunisiens menaient depuis la 70e minute, grâce à Akaïchi, mais le penalty transformé par Balboa a permis à la Guinée équatoriale de revenir dans le match, avant de l'emporter 2-1), sur coup franc, pendant les prolongations. Les Tunisiens étaient furieux contre l'arbitre Rajindraparsad Seechurn, au point que le Mauricien a dû regagner les vestiaires sous escorte policière dans la confusion la plus totale. L'attaquant Ahmed Akaichi, auteur de l'ouverture du score, s'en est pris à chaud directement au président de la CAF, Issa Hayatou: «Il ne peut plus rester dans le foot africain, il faut qu'il parte!». «On s'est fait avoir par l'arbitre et la CAF», a abondé son coéquipier Bilel Mohsni. «On est en Afrique, c'est à cause des matchs comme ça, des choses comme ça que l'Afrique n'avancera jamais.» Le président de la Fédération tunisienne de football (FTF), Wadie Jary, a démissionné par la suite de la Commission d'organisation de la CAN au sein de la CAF, pour signifier son mécontentement, selon son entourage. Rapidité de décision de la CAF! Et là, il est utile de rappeler que le Nzalang nacional avait déjà obtenu un penalty contre le Gabon (2-0), qui, à vitesse réelle, paraissait moins évident à contester que celui du match Tunisie-Guinée équatoriale. Mais lors du match d'ouverture face au Congo (1-1), il s'était vu refuser un but sur hors-jeu. La Fédération équato-guinéenne (Faguifut) avait alors crié au complot, parlant d'une «action planifiée pour rendre difficile au Nzalang de la Guinée équatoriale sa participation aux quarts de finale». La Feguifut avait publié son communiqué sur le site officiel du gouvernement de Malabo, et écrit une lettre à la CAF afin de l'inviter à «corriger ces arbitres pour mettre fin à ce comportement». Or, pas plus tard qu'hier, la Commission de discipline de la Confédération africaine de football a pris à Bata en Guinée équatoriale, plusieurs décisions à l'encontre de la Tunisie, après les incidents ayant émaillé le quart de finale de la CAN-2015 entre la Tunisie et la Guinée équatoriale. La Tunisie, éliminée sur le score de 2-1 (après prolongations), doit s'acquitter des frais de dommages causés sur le terrain et dans les vestiaires après la rencontre. Elle est amendée de 50.000 dollars «pour le comportement insolent, agressif et inacceptable des joueurs ainsi que des officiels», estime la commission de discipline de l'instance continentale. Aussi, la CAF a instruit la Fédération tunisienne de football de «s'excuser (Ndlr: dans une lettre) avant le 5 Février à minuit, pour les insinuations de partialité et de manque d'éthique à l'encontre de la CAF et de ses officiels, ou à défaut de présenter des preuves irréfutables et tangibles pour étayer les propos injurieux». En cas du refus de la Fédération tunisienne de présenter par écrit des excuses et dans les délais, la CAF «privera sa sélection nationale de participation à la prochaine édition de la coupe d'Afrique des nations, (CAN) 2017». L'instance chargée de gérer le football du continent africain a également condamné le comportement du président de la Fédération tunisienne, Wadie Jary, lors de la rencontre, en sa qualité de membre de la Commission d'organisation de la CAN. Ce dernier a d'ailleurs démissionné du Comité exécutif de la CAF à la suite du match. Quant à l'arbitre incriminé, la CAF lui a infligé une sanction de six mois et son nom a été retiré de la liste d'élite A des arbitres de la CAF. Sur ces entrefaites, on se demande justement pourquoi la Caf a fait oublier l'affaire du «Maroc» alors que des sanctions étaient attendues juste après la décision de la Guinée équatoriale d'accepter l'organisation de l'édition 2015 de la CAN. Une réunion extraordinaire aurait même dû être tenue juste pour ce point. Surtout lorsqu'on sait que c'est la première fois depuis la création de la CAN en 1957 qu'un pays se retire de l'organisation. Un antécédent qui a tenu en haleine durant plusieurs mois tous les acteurs intéressés par le troisième plus grand tournoi footballistique après le Mondial et la coupe d'Europe des nations.