Les Palestiniens assurent avoir déjà rassemblé des preuves de «crimes de guerre». Le président palestinien Mahmoud Abbas a ordonné samedi la formation d'un comité chargé du suivi des plaintes qui seront déposées, contre des dirigeants de l'occupation israélienne, devant la Cour pénale internationale (CPI), une instance que les Palestiniens pourront saisir à compter du 1er avril. Le comité, qui sera dirigé par le négociateur en chef Saëb Erakat, sera composé d'une quarantaine de personnalités politiques issues de tous les mouvements palestiniens, d'universitaires et de militants des droits de l'homme, ainsi que de représentants d'institutions dont les ministères de la Justice et des Affaires étrangères, a précisé l'agence palestinienne Wafa. Ce comité «recensera et préparera les documents et dossiers que l'Etat de Palestine présentera à la CPI», précise l'agence, citant M. Abbas. Après l'échec d'un projet de résolution prévoyant la fin de l'occupation israélienne des territoires palestiniens sous trois ans, les Palestiniens ont mis à exécution une menace qu'ils brandissent de longue date contre l'occupant israélien et ont adhéré à la CPI dans le but avoué de poursuivre ses dirigeants pour «crimes de guerre» notamment dans la bande de Ghaza, ravagée cet été par une nouvelle agression israélienne. Mi-janvier, le procureur de la CPI a annoncé avoir ouvert un examen préliminaire pour savoir s'il existait une «base raisonnable» pour ouvrir une enquête sur des crimes de guerre présumés commis depuis l'été dans les territoires palestiniens. Les Palestiniens assurent avoir déjà rassemblé des preuves de «crimes de guerre» et comptent également sur les résultats, attendus fin mars, de l'enquête de l'ONU sur la dernière agression israélienne dans la bande de Ghaza. Même si le président de la commission d'enquête a dû démissionner du fait de sa mise en cause par Israël, qui conteste son impartialité et qui a tenté en vain de le discréditer sous un flot d'accusations aussi calomnieuses les unes que les autres, les conclusions de cette commission sont attendues par la CPI qui décidera en fonction ,L'enclave palestinienne a été ravagée, l'été dernier, durant 50 jours, par des raids israéliens, tirés d'une manière délibérée, ayant fait près de 2200 morts palestiniens et détruit les infrastructures du territoire. Les tentatives américaines de bloquer, sous des promesses fallacieuses de relance du processus de négociations entre israéliens et palestiniens, la saisine de la Cour pénale internationale n'ont pas convaincu, surtout que le gouvernement israélien, conduit par Benyamin Netanyahu, s'évertuait, chaque fois que les Etats-Unis tentaient de calmer le jeu, à programmer de nouvelles constructions dans les territoires occupés, au mépris de la légalité internationale et des résolutions de l'Onu.