La tête de l'ensemble des pro-Benflis est exigée avant que le congrès rassembleur ne se tienne Au rythme où vont les choses, rien ne dit que la crise qui secoue le FLN trouve quelque issue favorable dans le proche avenir. En témoigne, notamment, la nouvelle «initiative» des redresseurs du mouvement de redressement, qui se font appeler les «coordinateurs libres». Ces derniers, représentant les 48 wilayas du pays, ont en effet investi ce jeudi, le siège du FLN à la poursuite d'un double but. Le premier répond au besoin de faire une démonstration de force concernant la véritable représentativité de cette coordination qui ne cesse de prétendre représenter la base de ce parti. Si ce but paraît avoir été «passablement» atteint, partant du constat que des coordinateurs installés parallèlement sont venus contester la démarche de leurs «sosies», soutenus en cela par les mouhafedhs que les uns et les autres condamnaient et combattaient depuis peu, il est difficile d'en dire autant pour le second. De fait, les coordinateurs frondeurs, menés par le Dr Tayeb Yennoune, espéraient être reçus par Abdelaziz Belkhadem, qu'ils continuent de considérer comme étant leur chef de file. Rien de cela n'a été. Belkhadem, cependant, a, à sa décharge, le fait qu'il ne se trouvait pas au siège ce jeudi. Il aurait même été retenu par des charges gouvernementales incompressibles, signalent des sources qui lui sont proches. Celles-ci, n'hésitant guère à soutenir dans le fond la démarche des frondeurs, indiquent que «Belkhadem, que les coordinateurs libres ne cherchent qu'à protéger, gagnerait à se mettre à leur écoute tant qu'il en est encore temps». Du temps, semble-t-il, il y en aura bien plus qu'il n'en faut. Au moment où l'on confirme que Bouteflika aurait renoncé à son remaniement gouvernemental à cause de la prolongation de la crise du FLN, il ne fait presque plus de doute, non plus, que Belkhadem ne prendra pas la tête de l'Exécutif, comme il en était question avec insistance dans la plupart des salons huppés de la capitale. Toujours est-il que les «frondeurs» ont définitivement renoncé à leur ultimatum initial lors même que Belkhadem a évité d'entamer la mise en place des commissions de wilayas, prévue pour le début de la semaine passée. En contrepartie de ce «repli stratégique», pour reprendre leurs propres termes, les dirigeants de ces «coordinateurs libres» interpellent directement ceux qui se sont rendus responsables de la crise du FLN et de ses choix malheureux à démissionner de leur plein gré de l'ensemble des postes importants et stratégiques qu'ils occupent au sein des différentes commissions mises en place depuis la «réconciliation» établie entre les deux parties et le démarrage des préparatifs pour la tenue du 8e congrès, dit rassembleur. La demande, parue dans un communiqué dont nous avons reçu copie hier et que d'aucuns assimilent à une véritable supplique, sonne comme un aveu d'échec. Elle ouvre en outre de nouvelles perspectives pour une crise qui n'en finit pas d'aller de rebondissement en rebondissement. Il ne fait pas de doute, en effet, que les coordinateurs mécontents ne renonceront pas si facilement après avoir parcouru un si long chemin. Ils espèrent même, secrètement il faut le dire, que Bouteflika en personne vienne directement ou indirectement à leur secours. C'est cette raison, du reste, qui pousse les «coordinateurs libres» à réitérer leur soutien au programme du président régulièrement, mais aussi à rappeler le grand combat qui a dû être mené afin d'amener le FLN à bouder la candidature de son ancien secrétaire général, Ali Benflis, pour celle de Bouteflika. Ce dernier, nous indiquent des sources dignes de foi, lors de toutes les «interpellations» concernant le sujet, ne cesse de dire qu'il n'a rien à voir avec cette crise. C'est dire si la crise va encore s'éterniser et si le congrès, pas si rassembleur que cela dans l'état actuel des choses, n'est pas près de se tenir.