Le système tel que mis en place par les pouvoirs publics a démontré ses faiblesses La hausse des prix des fruits et légumes à Constantine a été notable au courant de ces derniers mois. Certains observateurs lient cette tendance inflationniste à la baisse du prix du pétrole. Mais la réalité est à chercher dans le comportement des spéculateurs qui profitent de n'importe quelle occasion pour réaliser de gros bénéfices. Comme constaté au niveau des marchés que compte Constantine, les prix des fruits et légumes enregistrent une hausse vertigineuse. Les prix affichés par les commerçants, il faut le dire, n'obéissent à aucune logique pour ainsi dire, le porte-monnaie de la ménagère est mis à rude épreuve. Les consommateurs cherchent en vain une réponse à cette mercuriale irrationnelle, surtout que selon certains économistes le pays ne subit aucun événement majeur ou menaçant. Producteurs, intermédiaires, détaillants, chacun accuse l'autre et prend le consommateur en otage. Pour les citoyens, le dispositif mis en place par le gouvernement ne répond pas aux exigences du marché, notamment en matière de contrôle, de la part des instances compétentes, qui se trouvent être absentes. Le système de régulation des produits alimentaires de large consommation mis en place doit être revu. Il existe forcément une faille que les commerçants indélicats utilisent pour augmenter illicitement leurs fortunes.. Cette hausse des produits de consommation mis sur le marché, met en tout cas à mal la bourse des ménages à faibles revenus et démontre les lacunes du système de régulation des produits alimentaires de large consommation. Les prix des légumes vont de 60 DA à 150 DA, que dire des fruits qui vont de 200 DA à 500 DA? Les citoyens sont pris dans un tourbillon et qualifient la situation de «turbulence généralisée en matière d'augmentation des prix qui touche pratiquement désormais tous les produits agricoles». Pour eux, l'Etat n'est pas en mesure d'imposer quoi que ce soit aux commerçants. Le système tel que mis en place par les pouvoirs publics a démontré ses faiblesses vis-à-vis des ruses et des pratiques commerciales. Cette mère de famille avec quelques légumes dans son panier, rencontrée au marché de la rue Messaoud Boudjriou (ex-Saint-Jean) souligne: «Rien de bienheureux à raconter, c'est décevant et je me demande ce que fait l'Etat, son absence profite aux spéculateurs qui n'ont rien à faire du souci que porte le citoyen comme un fardeau quant au pouvoir d'achat, pour eux c'est comme ça et ce n'est pas autrement». Mohamed regarde sans rien acheter, «c'est incroyable comme c'est aberrant, je ne peux pas comprendre, à ce rythme ça va aller vers le pourrissement». C'est en somme le désarroi vécu au quotidien par les Algériens qui subissent des injustices sans nom.