Le ministre du Commerce considère que le processus suit son cours normal. Le processus de négociations engagé depuis 1996 en vue de mettre l'Algérie sur le banc des pays membres de l'OMC «ne souffre d'aucun blocage», a affirmé M.Nouredine Boukrouh, hier, au forum de l'Entv. Très à l'aise, serein, le ministre du Commerce considère que le processus suit son cours normal et que le prochain round qui se tiendra dans le courant du mois d'octobre de l'année en cours, devra sceller définitivement le dossier portant sur l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Au cours du même round, les négociateurs algériens soumettront de nouvelles offres en matière de marchandises et de services. Le conférencier indiquera que l'agriculture est un dossier particulier et rappellera que la délégation algérienne avait mis en avant la nécessité de soutenir encore le secteur agricole algérien. Le ministre a, par ailleurs, démenti formellement les assertions faisant état du transfert du dossier de l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce aux affaires étrangères. Pour M.Boukrouh, ces rumeurs sont distillées par certains quotidiens nationaux et sont dénuées de tout fondement. Rappelant au passage que «22 ministères sont concernés par le dossier de l'accession de l'Algérie à l'OMC», il a soutenu que les négociations ne souffrent d'aucun retard. Et d'ajouter: «Il ne s'agit pas également de rythmer la cadence ou de l'arrêter», mais de parvenir à un accord tout en préservant les intérêts du pays. L'Algérie devra aussi conformer son système juridique aux lois de l'OMC. A titre illustratif, l'Algérie, selon les propos mis en évidence par l'orateur, «ne devra désormais plus maintenir les 6200 lignes tarifaires», qui représentent 45% des produits à l'importation. M.Boukrouh insistera longuement sur le processus de négociations et dont l'étape relative aux réformes économiques, notamment l'installation de nouvelles lois douanières, a consommé beaucoup de temps. Les tractations multilatérales ont été bouclées lors de la dernière réunion le 25 juin passé, révélera le ministre du Commerce, en affirmant que le prochain round relatif aux négociations bilatérales sera scellé et transmis au conseil général de l'OMC. A partir de là, l'organisation tranchera définitivement la question de l'adhésion de l'Algérie. La décision interviendrait, d'après le conférencier, au plus tard vers la fin de l'année en cours. «C'est une question de mois», a-t-il tenu à préciser. Sur la question liée à l'interdiction d'importation des boissons alcoolisées, l'orateur soutiendra que les règles commerciales internationales sont au-dessus des lois régissant l'économie locale. A cet effet, M.Boukrouh indiquera qu'il n'y aura aucune restriction dans la commercialisation et l'importation des boissons alcoolisées. En abordant le marché informel, le ministre signifiera clairement que tant qu'il y aura une demande, nécessairement, celle-ci sera suivie par une offre. Ce commerce parallèle, indiquera également le ministre, a été créé dans des conditions «que l'on connaît tous» à savoir, lors de la décennie noire, marquée par le passage d'une économie dirigée vers une économie de marché, qui a «débordé vers des bazars à ciel ouvert». Reconnaissant que l'Etat est franchement incapable de venir à bout du phénomène, le ministre a, néanmoins, indiqué que les pouvoirs publics vont créer un organisme pour former des cadres afin de faire face, non seulement au commerce informel, mais également aux produits contrefaits. Effleurant toujours la question relative aux moyens de lutte contre ce fléau en pleine expansion, le ministre du Commerce a fait savoir q'une agence de protection et de la sécurité alimentaire sera incessamment mise sur pied. 2 milliards de dinars seront en effet dépensés en vue de mettre fin au commerce illicite. Pour ce qui est des boulangers et en réponse à une question d'un journaliste lui reprochant de se rétracter, M.Boukrouh affirmera que l'Etat continuera à soutenir le prix du blé tendre, «comme cela est le cas depuis 1996».