Notre pays a posé sur la table des négociations des «niveaux de protection très importants» dans le but de sauvegarder son économie. Invité de la Chaîne III, M.Nouredine Boukrouh est revenu longuement sur le processus d'adhésion de l'Algérie à l'OMC, en affirmant qu'il ne subsiste pas de problème ni de blocage dans les pourparlers engagés avec les responsables de l'Organisation. Le temps passé par l'Algérie dans les négociations (15 années), le ministre du Commerce l'explique en quelques mots: «Nous sommes passés par une décennie très difficile», en soulignant au passage le cas de la Chine qui a mis quinze ans et demi avant d'adhérer à cette organisation. Selon M.Boukrouh, l'Algérie est en train de poursuivre normalement son processus d'accession. Mieux, il ajoutera que notre pays est tout à fait dans les délais, en reconnaissant néanmoins qu'il existe des lenteurs dues aux exigences de l'Algérie qui a posé sur la table des négociations des «niveaux de protection très importants» dans le but de sauvegarder son économie. «Le plus important n'est pas d'accéder rapidement à l'OMC, mais ce sont les conditions que nous voulons avoir pour l'accession qui comptent», assènera le ministre en indiquant que si l'Algérie avait accepté, comme nombre d'autres pays, de mettre ses taux d'intérêt entre 0 et 15% pour les produits industriels et entre 0 et 20% pour les produits agricoles, elle accèderait dans le mois à l'Organisation mondiale du commerce. Si l'accession de l'Algérie à l'OMC est inéluctable, il n'en demeure pas moins que la promesse du ministre du Commerce de finaliser le dossier fin 2004, au plus tard 2005, paraît, au point où en sont les choses, impossible à tenir. Invités à l'émission de la Chaîne III, des experts ainsi que des responsables d'unités de production publiques ont indiqué, quant à eux, à l'image de l'agroalimentaire, que le retard accumulé pour l'accession de l'Algérie à l'OMC ne sera que bénéfique aux entreprises algériennes pour mieux se préparer aux nouvelles règles du libre marché, ce qui n'est pas de l'avis des privés algériens, du moins les quelques invités qui sont intervenus, hier, à la radio pour affirmer être tout à fait prêts à entrer en concurrence avec les autres pays. Mais la tendance était, hier, plutôt pour le «retard» arguant pour cela le fait que l'Algérie serait dans une position beaucoup plus confortable en procédant à une meilleure préparation des institutions nationales, bancaires, financières et administratives. En reprenant la parole, M.Nouredine Boukrouh, soulignera que l'accession de l'Algérie à l'OMC et l'ouverture de notre marché à la concurrence ne sera que bénéfique pour notre pays en insistant sur le cas de la Chine qui d'après lui n'aurait jamais atteint son taux de croissance actuel si elle était restée renfermée sur elle-même. «Etre membre de l'OMC vous met en contact avec les économies du monde entier, vous accédez aux marchés du monde facilement et surtout vous avez des concessions des autres pays». Mais le problème ne réside pas réellement là. Il est clair que l'accession de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce lui permettra sûrement de connaître un essor et des investissements étrangers à l'image de la Chine qui, depuis son adhésion à l'OMC, bénéficie de plus de 150 milliards de dollars d'investissements étrangers chaque année. D'après les experts, l'Algérie, au contraire, devrait faire vite car à chaque jour qui passe, des règles draconiennes sont imposées au sein de l'OMC pour régir le marché mondial.