La ville de In Salah (750 km au nord de Tamanrasset) a retrouvé hier son calme après une journée (dimanche), marquée par de violentes protestations contre l'exploration du gaz de schiste. Une rencontre avait eu lieu dimanche dernier en fin de soirée entre les autorités sécuritaires locales et les représentants des protestataires lors de laquelle, il a été convenu de ne plus recourir aux actes de violence, de saccage et d'incendie, a précisé la source. Les pourparlers ont été empreints de responsabilité note-t-on de bonne source. Le dialogue a permis une baisse sensible de la tension et l'action de protestation a repris sa forme pacifique. Les manifestants antigaz de schiste ont repris leur action par un sit-in devant le siège de la daïra de In Salah, a-t-on ajouté. Un acte qui dénote d'une détermination à ne rien céder sur la revendication d'abandon de l'exploitation du gaz de schiste. Ce retour au calme est intervenu après une journée chaude, suivie d'une nuit «folle» où la violence a atteint un niveau insoupçonné au regard du caractère pacifique du mouvement, depuis sa naissance, le 1er janvier dernier. En effet, la protestation contre l'exploration du gaz de schiste a pris une tournure violente durant la journée de dimanche, au cours de laquelle des heurts ont eu lieu avec les forces de l'ordre, avant que les protestataires ne prennent pour cible plusieurs édifices publics, dont le siège de la daïra, l'agence de l'opérateur de téléphonie Mobilis, des structures de police, le parc de la commune, ainsi que la résidence du chef de daïra, selon la même source. Ces violences ont fait plusieurs blessés à différents degrés, dont 40 policiers, qui ont été pris en charge à l'hôpital de In Salah. Le nombre de policiers blessés renseigne, si besoin, sur la violence qui sévit dans cette daïra du sud du pays. Le calme est également revenu au chef- lieu de wilaya de Tamanrasset, secoué aussi durant la journée de dimanche par des protestations, en signe de solidarité avec la population dee In Salah. Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales a affirmé dimanche, dans un communiqué, suite aux incidents initiés par des jeunes opposés à l'exploration du gaz de schiste dans la ville de In Salah, que les voies du dialogue «sont et resteront toujours ouvertes». Le ministère, «reste persuadé que la sagesse avérée des citoyens de la région ainsi que le patriotisme immuable des habitants de In Salah, demeureront le rempart contre toute tentative visant la sécurité et la stabilité de cette ville». Les plus hautes autorités du pays avaient assuré dernièrement qu'il n'y avait pour l'heure aucune exploitation de gaz de schiste, mais seulement des études en cours pour évaluer le potentiel de l'Algérie en cette énergie.