La lutte antiacridienne demeure des plus incertaines. Les criquets pèlerins, en effet, seront de retour dans notre pays, probablement à partir de la mi-octobre prochain. M.Saïd Barkat, ministre de l'Agriculture et du Développement rural qui a réuni, hier, au siège de l'Agence spatiale algérienne (Asal) les spécialistes de la lutte antiacridienne n'a pas été par quatre chemins pour souligner l'insuffisance des moyens de lutte pour faire face à l'ampleur du danger que représentent les criquets pèlerins dans les pays du Sahel et de l'Afrique du Nord. Pour étayer ses dires, M. Barkat évoque d'emblée, la superficie des terres infestées dans les pays subsahariens (la Mauritanie, le Niger et le Mali), lieu naturel où demeurent les criquets pèlerins, et qui est, selon lui, de l'ordre de 2,5 millions d'hectares depuis la recrudescence de ces insectes au mois de février dernier. Cependant, ajoute M.Barkat, ce sont uniquement 250.000 ha de ces terres infestées qui ont fait l'objet d'un traitement par les spécialistes en la matière, et dont 70.000 ha traités ont été l'oeuvre des équipes algériennes envoyées dans les pays cités plus haut. Ainsi, le fait que le taux des terres traitées dans les contrées subsahariennes ne dépasse pas, aux yeux de M.Barkat, les 10% de la superficie globale infestée, renseigne sur la multiplication des essaims de criquets qui vont de nouveau envahir nos terres agricoles à la faveur de l'approche de la saison automnale et en quête de conditions climatiques qui leur sont favorables. S'agissant de la contribution financière de la FAO en faveur des pays africains menacés, dont le nôtre, seulement 30% de cette contribution de l'ordre de 100 millions de dollars ont été mobilisés. Cela dit, les équipes algériennes qui auront à affronter le danger acridien à partir du mois d'octobre prochain, et cette fois-ci en des terres algériennes ne seront pas dotées de moyens de lutte adéquat en raison de la problématique du financement. C'est dans cette optique, d'ailleurs, que le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a exhorté, lors de la rencontre d'hier, les spécialistes de la lutte antiacridienne à «encourager la recherche dans la lutte contre les criquets en exploitant des créneaux variés à même d'aboutir à rompre définitivement le cycle de l'invasion acridienne.» En outre, la rencontre d'hier tenue sous l'égide de M.Saïd Barkat a été baptisée journée d'étude sur la contribution du satellite algérien Alsat1 dans le cadre de la lutte antiacridienne. Une contribution qui s'inscrit, nous dit-on, dans le contexte du renforcement du système d'analyse et d'aide à la décision. Ce système se base sur l'intégration des données et informations indispensables à l'évaluation de la situation acridienne permettant une analyse rationnelle de la «crise» suivant l'acquisition des données Alsat1 qui passe par l'établissement d'un calendrier de téléchargement des images en question sur les territoires de reproduction et de grégarisme du criquet pèlerin.