Pour ce parti le nouveau code introduit la «fitna» au sein de la famille. Abderrezak Mokri, le n°2 du MSP a animé, jeudi dernier, un meeting populaire au Centre culturel Mohamed El-Aïd El-Khalifa, durant lequel il a exprimé clairement le rejet par son parti du projet d'amendement du code de la famille. L'orateur a lancé un appel pour la constitution d'un front pour barrer la route, selon ses propres termes, à la «minorité idéologique et les politiciens de salon» et annihiler leur tentative d'occidentalisation de la société algérienne. «Des cercles au sein des institutions de l'Etat tentent, par tous les moyens d'influencer le président de la République», a déclaré Mokri, avant de souligner que le MSP fera tout pour attirer l'attention du chef de l'Etat sur ce qu'il a appelé «les véritables attentes du peuple algérien». Selon lui, les problèmes du peuple algérien se situent à d'autres niveaux: le chômage, la crise de logement et le sous-développement. Quelles sont les véritables raisons qui ont poussé «ceux qui ne se reconnaissent pas dans le peuple algérien, à agir pour changer la mouture du code de la famille», s'est-il interrogé. La réponse, selon lui, se trouve au niveau des cercles qui refusent obstinément de reconnaître la référence islamique. Pour lui, «le code de la famille s'inspire de principes de l'islam. Et ceux qui veulent le changer selon la mouture proposée en conseil des ministres sont les harkis et les nostalgiques de l'Algérie française», a-t-il déclaré. L'orateur qui, tout au long de son discours, n'a pas cessé de défendre la présence du MSP au sein de l'Alliance présidentielle, a estimé que la politique pratiquée par son parti, constitue un choix légitime. «L'Etat algérien appartient à tous les Algériens et il n'y a pas de raison pour démissionner et l'abandonner à une minorité qui veut dicter sa loi à la majorité d'un peuple fier de son appartenant islamique», a-t-il affirmé. Le n°2 du MSP s'est ensuite réjoui du refus exprimé par les zaouias et l'association des Oulémas algériens qui d'après lui, ont adopté une attitude honorable: «Les Ibadites, a-t-il dit, ont menacé de créer leurs propres juridictions au cas où le projet d'amendement du code de la famille venait à passer, ces zaouias ont rejeté le projet et quand on sait l'estime que leur porte Bouteflika, il y a de grandes chances pour que le projet d'amendement ne passe pas», a-t-il notamment déclaré. Et d'ajouter: «Nous allons parler avec le président et lui rapporter ce que pense réellement l'opinion publique». Il a estimé que ceux qui sont derrière le projet d'amendement du code de la famille à disloquer la famille algérienne. Le même discours a été tenu à Oran par un autre cadre du MSP. Le vice-président de cette formation islamiste, M.Abdelmadjid Menasra, a affirmé que son parti «ne s'oppose pas aux amendements proposés au code de la famille, mais à certaines de ses dispositions». Il relèvera que «certaines de ces dispositions tendent à laïciser la société algérienne». Plus direct que son collègue, Menasra a menacé: «Cette disposition introduit la «fitna» au sein de la famille».