Le cycle de grèves semble avoir déjà commencé à l'université de Tizi Ouzou. Hier, dimanche, l'Union syndicale de l'université Mouloud Mammeri a «inauguré» la série en organisant la grève du personnel ATS de l'université. Cette action a été décidée lors de la réunion du 14 septembre pour le non-respect des engagements pris par le recteur de l'université lors du mouvement de grève de 2003 et pour dénoncer ainsi le choix fait par les pouvoirs publics d'engager des discussions uniquement avec le syndicat Ugta et l'Union syndicale de l'université d'ajouter que «tous les acquis arrachés par les travailleurs l'ont été grâce aux luttes des syndicats autonomes...» Entourés des travailleurs ATS et des membres du Cnes dont le coordinateur national du Cnes, venus exprimer leur soutien, les syndicalistes se sont élevés contre l'appel du recteur, un appel distribué aux travailleurs non enseignants, qui soulignait : «C'est précisément ce 2 octobre, date arrêtée pour la reprise des cours des premières années, qu'un groupe de la section syndicale Snapap a choisi pour entamer une grève au motif de revendiquer une augmentation des salaires des travailleurs non enseignants...». Et le recteur de l'université de Tizi Ouzou d'ajouter: «... Le groupe du Snapap sait que sa revendication salariale isolée n'a aucune chance de réussir...». Pour lui, «le groupe exploite cette réalité parce qu'elle est particulièrement mobilisatrice. Son objectif n'est pas d'obtenir une amélioration des salaires (...) mais de se servir des travailleurs pour débloquer l'université à d'autres fins». L'Union syndicale de l'université prend note de l'appel du recteur et répond que «le recteur de l'université, tout en reconnaissant la légitimité des revendications, dénie le droit aux travailleurs de réclamer une augmentation des salaires». «Comme il est fait appel par le recteur, selon les syndicalistes, à tout ce que l'université compte comme rentiers et privilégiés pour casser le mouvement, allant même jusqu'à utiliser les intimidations et les menaces à l'encontre des fonctionnaires» puis le syndicat de préciser «...des responsables utilisent les deniers publics : octroi de vacations fictives de 170.000 DA pour les maîtres de conférences doyens et de 220.000 DA pour les professeurs doyens ainsi que les vice-recteurs...» Lors de sa courte intervention, le coordinateur du Cnes n'a pas manqué de dire son scepticisme, quant à une reprise des cours le 2 octobre, car ajoute-t-il la majorité des facultés sont encore en EMD. Le responsable du Cnes n'a pas omis de conclure, ce qui semble révéler une sorte de «colère contenue», une colère qui semble annoncer un orage «l'université se porte mal!».