Le groupe du SG du FLN est en train d'ameuter ses baltaguias en prévision du Xe congrès. Contacté hier, le coordinateur des redresseurs, Abdelkrim Abada, est conscient que rien ne fera reculer Saâdani sur le point de réussir son coup de force à travers l'organisation d'assises «fantoches» à fin mai prochain. «Ce qui inquiète le plus les membres du comité central, c'est que personne ne peut arrêter Saâdani, fort d'un soutien sans faille des centres de décision», estime-t-il. D'ailleurs, dit-il, «Saâdani installera la commission de préparation du congrès, aujourd'hui, alors qu'il devait le faire au moins six mois avant la date de la tenue du Xe congrès». Abdelkrim Abada dénonce «la complicité de l'administration en faveur de Amar Saâdani, un secrétaire général «notoirement illégitime et ayant foulé aux pieds la loi sur les partis politiques, le règlement intérieur et les statuts du parti». Quoi qu'il en soit, il a affirmé que plusieurs membres du comité central, leur nombre dépassant une centaine, se concertent en vue d'adopter une position commune par rapport à ce qui se passe au FLN. Deux options se présentent aux adversaires de Saâdani. «Soit les membres du CC qui se réuniront dans les prochains jours décideront de présenter une démission collective, soit essaieront d'organiser un congrès parallèle», selon M. Abada. De l'avis de Abbès Mekhalif, le scénario de la crise du FLN est interminable. Pour l'ancien président du groupe parlementaire, «le vrai enjeu qui vaille à la veille du congrès du FLN dépasse de loin la question de la légitimité et les querelles stériles des différentes parties. Il s'agit d'opérer de profondes réformes au FLN, pour en faire un axe fondamental de soutien à la démocratie, avec un programme économique et politique clair». «Ce changement n'est tributaire ni de Saâdani, ni de Belkhadem, mais de la volonté de tous les militants et cadres du FLN», indique-t-il. Aujourd'hui, «tout est faussé, le congrès sera une formalité protocolaire car tous les congressistes sont désignés pour faire allégeance à Saâdani et de surcroît, le CC cessera d'être l'instance suprême entre les deux congrès, à la veille du prochain rendez-vous». M Mekhalif soupçonne une volonté d'opérer une recomposition du paysage politique au détriment du FLN. De son côté, Abderrahmane Belayat, ex-coordinateur du bureau politique, a indiqué que «son groupe tient des réunions permanentes de crise, que ce soit au niveau central ou au niveau des moufhafadhas pour faire le point et faire face au travail de sape et de piratage auquel s'adonne le groupe de Saâdani. «Ils ne pourront pas faire ce congrès car ils sont des hors-la-loi, coupables du viol de la loi organique sur les partis et les statuts du parti», martèle-t-il. De ce fait, annonce-t-il, «nous demandons aux responsables chargés de veiller au respect de ces textes de lois de la République, en l'occurrence le ministère de l'Intérieur et la wilaya d'Alger d'assumer leurs responsabilités». Il appelle les membres du CC à boycotter au moins aux deux tiers «le guet-apens de Saâdani». «Ne répondez pas à ses convocations et n'acceptez pas cette effronterie et l'irresponsabilité que compte faire l'actuel secrétaire général à travers sa grande piraterie en haute mer et en plein vol», a-t-il lancé aux membres du comité central. «Une série de viols a suivi le premier hold-up commis le 29 août 2013 par Saâdani», a-t-il estimé en affirmant que «le groupe du SG du FLN est en train d'ameuter ses baltaguias en prévision du Xe congrès».