l'institution des douanes algériennes compte aujourd'hui, de l'avis de son directeur général, quelque 14.000 agents, corps technique et corps commun confondus. Le patron des Douanes algériennes, Sid-Ali Lebib, invité hier du forum Djazaïr News, a, de prime abord, dressé une rétrospective sur la série de réformes dont a fait l'objet l'institution qu'il dirige. Il n'a pas omis, dans ce sillage, d'évoquer la situation de cessation de paiement des employés par leurs entreprises respectives. Ce qui a conduit, selon lui, le gouvernement algérien à adopter, au début des années 90, la politique de rééchelonnement que lui dictait le FMI et le Club de Paris. D'ailleurs, Lebib dira à propos de cette politique que celle-ci «s'est soldée par le retrait partiel de la souveraineté de l'Etat dans le domaine économique». En termes de perspective, le directeur général des douanes a affirmé que cette institution ambitionne de se mettre en phase avec l'évolution de l'économie nationale, notamment par le renforcement du dispositif de lutte contre la contrebande aux frontières. Dans ce contexte, M.Lebib a ajouté que la mise en place tout récemment du mécanisme de gestion des risques (Sigad) permettra «la rationalisation de l'utilisation des ressources humaines et matérielles et leur concentration sur les opérations à risques de fraude, ainsi qu'une réduction des pouvoirs discrétionnaires des agents des douanes, qui sont source de dysfonctionnements et de comportements indélicats». En effet, depuis l'année 2001, quelque 72 agents des douanes, inspecteurs liquidateurs et agents de contrôle confondus ont été révoqués en raison de corruption, affirme M. Lebib. 155 autres agents font l'objet de poursuites judiciaires. D'autre part, l'institution des douanes algériennes compte aujourd'hui, de l'avis de son directeur général, quelque 14.000 agents, corps technique et corps commun confondus. Cette institution a engrangé en 2003 une recette s'élevant à 261 milliards de dinars, contre 161 milliards de dinars en 2001, soit une augmentation de plus de 60%. Pour illustrer l'ampleur de la fraude et des fausses déclarations, deux phénomènes qui gangrènent l'institution douanière, M.Lebib a avancé une série de chiffres: «Presque 500.000 cartouches de cigarettes saisies et 594 fausses déclarations d'espèces enregistrées, ainsi que 14.000 comprimés d'une variante de stupéfiants.» Concernant le dossier des exportations de déchets ferreux et non ferreux, M.Lebib a indiqué qu'il a été mis en place, en 2001, une commission d'enquête ad hoc composée d'une douzaine de cadres douaniers. Parmi les actions entreprises par les membres de cette commission, ces derniers ont saisi le ministère du Commerce au sujet, dira M.Lebib, des barèmes de valeur des métaux ferreux et non ferreux en vue d'un contrôle des rapatriements des devises. La gestion du dossier des exportations des déchets ferreux et non ferreux a été décentralisée, rappelle-t-on, en date du 14 janvier 2004, pour être confiée aux directions régionales et ce, pour des motifs de compétences territoriales, lors des poursuites judiciaires.