Au département de M.Redjimi, l'on maintient que la balle est dans le camp de la Fonction publique. La puissante Fédération nationale des travailleurs de la santé (Fnts) en est à son troisième jour de grève. C'est la léthargie dans les hôpitaux du pays, où seuls les cas les plus critiques passent la barrière des urgences, non sans un préalable de négociations et passage par une commission d'approbation. Dans les cliniques et hôpitaux publics, où le mot d'ordre de grève est suivi, selon la Fnts à pratiquement 100%, les services tournent au ralenti. Dans les hôpitaux de la capitale, des affiches et écriteaux indiquent la réalité du débrayage. On y lit: «Où sont les promesses du ministre?» «Les travailleurs de la santé sont en grève!». Dans la grande allée de l'hôpital de Ben Aknoun, des malades quittent l'enceinte hospitalière et pestent contre les blouses blanches en protestation: «les infirmiers sont en grève mais les médecins soignent, eux. Nous les saluons», dit l'un d'eux. Ce qui décrit on ne peut mieux le réel malaise qu'occasionne cette levée de pied aux patients déconcertés par le mouvement de protestation. Dans le grand hall de l'établissement, des travailleurs observent scrupuleusement un piquet de grève. Un passage à l'hôpital de Kouba, dont dépend tout un secteur sanitaire, regroupant six communes: Kouba, Birkhadem, Bachdjarrah, Maqaria, Hussein Dey et Bir Mourad Rais, seul le service minimum y est assuré. Cette montée au créneau de la Fnts, est due «à la non-satisfaction des engagements du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, lesquels engagements sont consignés dans un PV de conciliation daté du 18 juillet 2004», note un communiqué syndical, où il est par ailleurs mentionné que les délais accordés de part et d'autre pour satisfaire aux revendications sont largement dépassés. Hier, comme aujourd'hui, les revendications semblent ne pas avoir changé et demeurent axées sur les primes d'intéressement et de contagion dont devraient bénéficier tous les corps. Elles varient entre 1500 et 5000 DA, en fonction de l'échelle et du corps concerné. Du côté du ministèrede la Santé, le ton se veut plusconciliant. Au département de Redjimi, l'on préfère «ne pas tomber dans la guerre des communiqués». Tout en souscrivant à la légitimité des revendications de la Fnts, l'on maintient que les textes finalisés conjointement, en commission ad hoc avec le partenaire social, ont tous atterri sur les bureaux de la direction générale de la Fonction publique. Et que le ministre n'a de cesse de les défendre bec et ongles auprès des pouvoirs publics et autres instances leur permettant d'être avalisés. Mieux, l'on maintient que la responsabilité du ministre se limite au paraphe des seuls projets de textes et rien d'autre. D'autant que la promulgation de textes aussi déterminants exige l'implication d'autres sphères ministérielles dont celle des finances, de la fonction publique, expertise ad hoc...lesquelles décident de leur publication. Pour Redjimi, chaque grève de plus est une grève de trop pour les patients, même si son taux de suivi ne serait que de 1%.