Cette décision intervient à un moment crucial marqué par des pressions et des manoeuvres. La reconnaissance par les autorités sud-africaines de la République sahraouie arabe démocratique ( Rasd) est un cinglant revers à la politique prônée par le royaume chérifien, selon le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika à l'occasion de l'ouverture des travaux de la 4e session de la haute commission bilatérale algéro-sud-africaine qui se tient, depuis hier, dans la capitale sud-africaine, Pretoria. Cette session se tient dans une conjoncture caractérisée par la reconnaissance de la République sahraouie par l'Afrique du Sud et par la création du centre de recherche sur la lutte antiterroriste dont le siège sera à Alger, a tenu à rappeler le chef de l'Etat lors de son allocution. «L'importante décision des autorités sud-africaines de reconnaître la République arabe sahraouie démocratique est d'un impact hautement positif», a déclaré Abdelaziz Bouteflika. Cette décision est intervenue «à un moment crucial marqué par des pressions et des manoeuvres pour détourner des efforts que mène l'Afrique en particulier, la communauté internationale en général, en vue de favoriser un règlement juste et équitable du conflit du Sahara occidental dans le cadre des résolutions et des principes de l'organisation des Nations unies», a-t-il ajouté. Le 15 septembre dernier, Pretoria a annoncé sa décision d'établir des relations diplomatiques avec la Rasd «avec effet immédiat». Tout en soulignant les résultats obtenus grâce à l'engagement des deux parties en matière de coopération économique engagées depuis 4 ans, le chef de l'Etat a, néanmoins, dénoncé la lenteur accusée dans certains dossiers avant d'insister sur la nécessité d'aller de l'avant. «Nous pourrons sans doute en augmenter le rythme et en soutenir la croissance», a-t-il souhaité. Cependant, il a souligné l'évolution de la concertation dans les domaines des sciences, de l'industrie, de la technologie, des télécommunications et des ressources humaines. Sur sa lancée, le chef de l'Etat a invité les délégations des deux pays à travailler ensemble pour mettre en application les programmes arrêtés. «Le forum d'affaires algéro-sud-africain et celui sur les nouvelles technologies de l'information et de la communication qui se réunissent parallèlement à nos travaux, devraient accorder une attention toute particulière à la promotion de l'investissement, appelé à devenir le moteur de nos relations économiques», a relevé M.Bouteflika. La coopération qui a été engagée entre les institutions bancaires des deux pays stimulera les courants d'investissement et d'échanges entre Alger et Pretoria, a souligné le chef de l'Etat. A ce sujet et tout en mettant en exergue les possibilités d'investissements en Algérie dans le cadre du partenariat, le chef de l'Etat a exprimé le voeu que les hommes d'affaires algériens et sud-africains fassent preuve «d'esprit d'initiative pour lancer des projets communs qui créeront des liens d'interdépendance féconde» entre les deux pays, et auront des conséquences d'entraînement sur la coopération intra-africaine et l'intégration continentale. Pour exemple, M.Bouteflika a cité le protocole d'accord signé entre les institutions bancaires des deux pays qui «j'espère, à cet égard, stimulera les courants d'investissements et d'échanges entre nos deux pays», a-t-il déclaré. Pour aiguiser l'appétit des hommes d'affaires sud-africains, le président a évoqué le processus de parachèvement des réformes ainsi que la réalisation au cours des cinq prochaines années d'un programme d'investissements publics de l'ordre de 50 milliards de dollars. Globalement, M.Bouteflika s'est félicité d'une «concertation politique permanente à haut niveau» et d'une «large convergence de vues» entre les deux pays. De son côté, le président sud-africain Thabo Mbeki a souligné la force d'un «partenariat né dans la lutte» en référence à la révolution algérienne pour l'indépendance et à la lutte contre le système de l'apartheid. Tandis que la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Mme Nkosazana Dlamini Zuma, a souligné les liens historiques entre l'Afrique du Sud et l'Algérie. «Aujourd'hui, en tant que pays libres, nous faisons face aux mêmes défis», a-t-elle déclaré. Les travaux de la haute commission bilatérale de coopération s'achèveront aujourd'hui. Ils doivent notamment permettre de faire le point des progrès réalisés depuis la session précédente, qui a eu lieu en octobre 2002 à Alger.