Ce sera le 18 Juin que Villa Méditerranée à Marseille accueillera le lancement de la campagne de soutien aux migrants «Nous sommes tous méditerranéens». Le lancement de la campagne de soutien «Nous sommes tous méditerranéens» sera organisé à l'occasion de la Journée mondiale des réfugiés célébrée le 20 juin. L'enjeu de cet évènement est de servir d'appui à la campagne portée par, entre autres, des élus italiens et le président de la région Paca, Michel Vauzelle. Les principaux réseaux et acteurs, ONG, associations, et institutions sont invitées à partager les programmes et politiques publiques mis en oeuvre pour répondre aux enjeux des migrations. Vauzelle et d'autres présidents de régions méditerranéennes ont rencontré le président du Parlement européen, Martin Schulz, pour demander à l'Union européenne, suite aux tragédies migratoires en Méditerranée, de faire preuve de plus de solidarité envers les pays méditerranéens. Une grande campagne populaire «Nous sommes tous méditerranéens», dont Martin Schultz a décidé d'être le premier signataire, a été lancée. Les signataires, dont des cadres d'Algérie, de Tunisie, du Portugal, d'Italie, de Grèce et d'autres pays, demandent que l'Union européenne soit solidaire de Lampedusa, de la Sicile et de l'Italie comme de la Grèce et de l'Espagne. Il est écrit que des milliers d'enfants, de femmes et d'hommes meurent en Méditerranée, fuyant les guerres, les persécutions et la misère et que l'Union européenne se prononce dans l'urgence pour accueillir, selon le droit de la mer et les droits de l'homme, les migrants. Les signataires demandent aussi que l'Union européenne décide une politique de police claire pour démanteler les réseaux mafieux des passeurs et qu'elle ouvre sans délai des négociations de coopération avec les pays de transit et d'exil pour leur développement économique et social. Ils mettent en relief le fait que la Méditerranée n'est pas un cimetière et qu'elle doit être un symbole de solidarité, de fraternité et de paix. Ces derniers jours, près de 200 clandestins en provenance des pays d'Afrique sont bloqués à la frontière franco-italienne, la France s'opposant à leur passage sur son territoire. Les migrants illégaux en provenance d'Afrique atteignant l'Italie se dirigent massivement vers la frontière avec d'autres pays, notamment la France, afin de pouvoir traverser la frontière et trouver ensuite refuge dans d'autres pays européens. Des clandestins s'échappent des centres d'accueil pour migrants afin d'éviter de demander l'asile en Italie selon des procédures prévues par la Convention de Dublin de 1990. C'est ainsi qu'à Vintimille, ville italienne à la frontière française, un bras de fer s'est engagé entre les clandestins et les forces de l'ordre françaises, qui leur ont bloqué le passage sur le territoire de la France. En réponse, les migrants ont organisé des manifestations pour exiger le respect de leurs droits. Les autorités italiennes, préoccupées par cette situation, ont accusé Paris de violer la disposition sur la libre-circulation des personnes faisant partie des accords de Schengen. Néanmoins, les autorités françaises insistent sur le fait que la zone Schengen reste ouverte et que les forces d'ordre ne font qu'exécuter l'accord de Chambéry du 3 octobre 1997 relatif à la coopération transfrontalière en matière policière et douanière entre la France et l'Italie, qui prévoit l'expulsion des migrants illégaux. Selon le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, l'augmentation des effectifs de forces de l'ordre à la frontière a pour but de prévenir des désordres éventuels. Selon certains experts, la situation actuelle est liée aux erreurs politiques de l'UE, qui par le passé n'a pas réfléchi aux conséquences sur le long terme de la politique consistant à encourager les coups d'Etat en Afrique du Nord et au Proche-Orient.