«Le FFS s'oppose à la délivrance de l'agrément. Dans ses négociations avec le pouvoir, il en a fait une exigence», a-t-il soutenu. Plusieurs mois après avoir déposé le dossier constitutif de son parti, Karim Tabbou, fondateur de l'Union démocratique et sociale (UDS), n'est pas encore autorisé à tenir son congrès constitutif, dernier virage avant l'agrément final du parti. La raison du blocage? M. Tabbou n'accuse pas les services du ministère de l'Intérieur, ni le pouvoir de retarder l'échéance comme cela a été fait par Ali Benflis qui a attendu de longs mois avant que l'autorisation ne lui soit accordée. Il accuse, en revanche son ancien parti, le FFS, d'être à l'origine du blocage. «Le FFS s'oppose à la délivrance de l'agrément. Dans ses négociations avec le pouvoir, il en a fait une exigence», a-t-il soutenu dans une interview avec le journal électronique TSA. Plus explicite, il ajoute que le membre de la direction du FFS, Mohand Amokrane Chérifi a dit au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, «qu'autoriser l'UDS, c'est ne pas respecter Hocine Aït Ahmed et remettre en cause les arrangements avec le parti». L'ancien premier secrétaire national du FFS et actuel député qui a protesté deux fois à l'intérieur de l'APN pour réclamer son droit de créer un parti politique s'en prend ainsi à son ancien parti dont le projet de reconstruction de consensus national a débouché sur une véritable impasse. Karim Tabbou qui s'est allié avec l'opposition dans le cadre de l'Instance de suivi et de concertation renouvelle également ses affirmations quant à un deal entre le FFS et le pouvoir. Pour lui, le vieux parti de l'opposition «se place dans une logique d'offre de services et de mise à disposition de différents groupes qui se battent au sein du pouvoir en espérant des retombées». «Mais en s'opposant à l'agrément d'un parti, le FFS renonce à sa revendication principale de 1963: le pluralisme», fulmine-t-il, évoquant un ordre non écrit et non motivé pour empêcher son parti de tenir son congrès constitutif. «Nous avons demandé des autorisations à l'administration dans plusieurs wilayas pour avoir une salle afin de tenir notre congrès. Mais un ordre non écrit a été donné pour rejeter nos demandes sans aucun motif. J'ai demandé à rencontrer le ministre de l'Intérieur et les services concernés. Le chef de cabinet du ministre m'a fait la promesse de me faire recevoir par le ministre. À ce jour, il n'y a pas eu de réponse et le blocage persiste», a-t-il encore souligné. Il rappelle que le dossier du parti a été déposé dans le cadre de ce qui est prévu par la loi. «Il a été minutieusement étudié par l'administration avant d'être accepté. Les services du ministère de l'Intérieur ont donné une autorisation aux membres fondateurs pour la préparation du congrès constitutif. La loi fixe également des conditions pour la tenue du congrès constitutif que nous avons réunies avant l'expiration du délai», a-t-il soutenu. L'ancien responsable du FFS, écarté dans le sillage des élections législatives du 10 mai 2012 et auxquelles le FFS a participé et grâce auxquelles M.Tabbou a eu son mandat de député, ne s'arrête pas là. Il accuse également son ancien parti de sabotage des projets de l'opposition «en s'inscrivant dans une logique qui n'est pas celle de l'opposition». «Une logique d'offre de service. Aujourd'hui, il est mis en attente par le pouvoir», a-t-il dit, allusion faite à l'impasse devant laquelle se trouve le projet de consensus national. «Au sein de l'opposition, des partis se sont regroupés en espérant constituer un front pour demander au pouvoir d'ouvrir une nouvelle perspective. Le FFS aurait pu être la locomotive de par son parcours, son passé et sa légitimité. Il a fait le choix d'aller ailleurs et de se placer dans une logique qui n'est pas celle de l'opposition», regrette le fondateur de l'UDS.